Les choses se sont davantage précisées mardi soir, au sujet de la visite impromptue du président de la Confédération Africaine de Football au Cameroun mardi.

Le président camerounais qui sait surprendre son monde a une fois de plus frappé le grand coup. Conscient de la détestation dont il fait l'objet au Cameroun, l'homme n'a pas trouvé mieux que de mouiller publiquement le respectable président de la Confédération Africaine de Football, Ahmad Ahmad dans sa combine électoraliste en le trainant au Cameroun, son pays, dont le moins qu'on puisse dire est que le président Ahmad a parlé en de mauvais, voire très mauvais termes.

Pour montrer à la face du monde que nul ne mérite du respect à ses yeux et que tant qu'il saura manier à merveille la stratégie de la corruption, toute personne n'est que marchandise, donc achetable à ses yeux, il a improvisé une visite de monsieur Ahmad au Cameroun que beaucoup disent avoir été motivée par le fait qu'une mallette d'argent ait changé de main entre les émissaires du président et le président de l'institution faîtière du football africain qui n'avait plus de cesse de prendre le contrepied de la promesse biyaïenne selon laquelle « le Cameroun sera prêt le jour dit ».

La suite, on la connait : Ahmad Ahmad qui nie en mondovision, toute honte bue, avoir un jour seulement avancé que la CAF avait un plan B si le Cameroun se révélait incapable de construire à temps des infrastructures sportives conformes aux normes CAF pour abriter la CAN 2019, alors qu'il a souvent dit pis. On se souvient encore du fameux « même à quatre équipes, le Cameroun n'est pas prêt », lancé en août de l'année dernière par le grand président Ahmad à l'intention d'un journaliste burkinabé. Et sans même prendre le soin de digérer cette grosse pique anti-Cameroun qui avait consciemment traversé ses lèvres pour aller se jeter dans les oreilles du public sportif africain, il avait ajouté qu'il y avait a au moins six pays déjà prêts à faire l'affaire en lieu et place du Cameroun pour l'organisation de l'édition 2019. Le Maroc, un de ses soutiens lors de la campagne pour l'élection à la présidence de la CAF fut mentionné.

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Mardi, le facile et vertigineux revirement de Ahmad Ahmad a fait dire à des observateurs que si l'on procédait à un test ADN sur le patron du foot africain, on pourrait lui trouver de lointains gènes camerounais, tellement il rappelait ces hommes politiques locaux du genre Issa Tchiroma ou Jean de Dieu Momo dont la versatilité peut faire se réveiller des morts.

Le clou de l'affaire, c'est quand dans le sillage de cette visite politiquement sportive au Cameroun de l'Honorable président de la CAF, le démarcheur de rencontres qu'est Samuel Eto'o, a poussé un long baragouin pour dire aux Camerounais qu'il allait voter pour Paul Biya. Déduction, que ceux qui le prennent pour un modèle de réussite suivent son exemple.

On connait pourtant le fin mot de l'histoire. Un meeting de campagne électorale de Paul Biya était prévu mardi dans la ville anglophone de Buea, chef-lieu de la région sécessionniste du Sud-ouest. Avec à l'affiche, Paul Biya en chair et en os. Avec bien entendu ce qui pouvait arriver par ces temps de péril "terroriste" où les "Ambas-boys" sont capables d'oser n'importe quoi pour venger les leurs tués par l'armée de qui l'on sait, il était plus facile de se défiler derrière le rendez-vous improvisé avec le dirigeant de la CAF.

Et le tour était joué ! Adieu à la menace sur la sécurité du président. En bonus, un président de la CAF qui se dédit et redonne confiance aux partisans du candidat président sortant qui ont toujours dit « fait quoi, fait quoi, il y aura CAN au Cameroun, avec ou sans stade avec ou sans hôtel, avec ou sans route, avec ou sans… ». Il est décidément fort dans la négativité, Paul Biya.
Et il semble que Ahmad Ahmad a l'habitude de tomber dans le piège.