Infos Sports of Tuesday, 3 July 2018

Source: camer.be

FÉCAFOOT: le Cameroun cède aux menaces de la FIFA

La modification de la loi est un préalable exigé par la FIFA avant le démarrage du processus La modification de la loi est un préalable exigé par la FIFA avant le démarrage du processus

L’assemblée générale extraordinaire de la Fécafoot convoquée pour le 23 juin dernier a été finalement renvoyée à une date ultérieure. Dans un communiqué signé du secrétaire général Marcel Etonge, celui-ci a fait savoir que la décision de sursoir à ladite assemblée extraordinaire émanait de la Fifa.

«En effet, par correspondance datée du 20 juin 2018 à Zurich, le comité de normalisation de la Fécafoot a été invité par la Fifa à attendre la fin de la session parlementaire en cours avant de fixer la nouvelle date de ladite assemblée générale», a indiqué le secrétaire de la Fécafoot dans le communiqué, sans plus. Mais depuis peu, la correspondance de la Fifa évoquée dans le communiqué de la Fecafoot a été rendue publique. Signée par Veron Mosengo-Omba, le directeur des Associations Afrique-Caraïbes, il ressort à la lecture du courrier que c’est bien la Fiffa qui a demandé à la Fécafoot de sursoir à la tenue de l’assemblée générale du 23 juin2018 «jusqu’à ce que la loi 211/018 du 15 juin 2011 soit révisée et promulguée ».

La modification de la loi est un préalable exigé par la Fifa avant le démarrage du processus électoral devant aboutir à l’élection d’un nouvel exécutif fédéral. D’après Veron Mosengo- Omba, la disposition de cette loi qui permet à la chambre de conciliation et d’arbitrage du comité national olympique du Cameroun de prendre des décisions unilatérales sans le consentement préalable de toutes les parties concernées, est incompatible avec le principe de noningérence d’un tiers dans les affaires des fédérations sportives que la Fifa impose à ses associations membres. D’autre part, ladite disposition, selon le directeur des Associations Afrique- Caraïbes, est également incompatible avec l’article 59 de la Fifa qui détermine les obligations des associations membres, dont la Fecafoot, en matière de résolution des litiges.

La Fifa par la voix de son directeur des Associations Afrique-Caraïbes indique par ailleurs que «afin de permettre à la Fécafoot de remplir ses obligations en conformité avec les statuts de la Fifa, la loi 2011/018 devrait donc, à notre avis, être amendée de sorte qu’un litige ne peut être soumis à la CCA/CNOSC qu’avec le consentement de toutes les parties. En l’absence d’un tel consentement, un recours éventuel pourrait uniquement être soumis au tribunal arbitral du Sport (Tas) à Lausanne, Suisse. Nous nous attendons à ce que les incompatibilités de la loi soient surmontées le plus vite possible, c’est-à-dire pendant la session parlementaire en cours», indique Veron Mosengo-Omba qui précise par d’ailleurs qu’«une fois que la loi sera révisée et promulguée, l’assemblée générale extraordinaire pourra et devra passer à l’adoption des nouveaux statuts de la Fécafoot suivie par la tenue des élections. »

Veron Mosengo-Omba précise qu’il est « dans l’intérêt du football camerounais», que la loi 211/018 du 15 juin 2011 relative à l’organisation et la promotion des activités physiques et sportives au Cameroun soit amendée. «Au cas où la loi ne serait pas amendée de façon à corriger les incompatibilités avec les obligations de la Fécafoot en tant que membre de la Fifa d’ici la fin de la session parlementaire en cours, nous entendons soumettre le cas au Bureau du Conseil de la Fifa pour suite à donner en conformité avec les statuts de la Fifa.»

Une menace à peine voilée et qui ne cache pas l’intention de la Fifa de suspendre éventuellement le Cameroun au cas où les autorités camerounaises ne s’exécuteraient pas. Et du côté du Minsep et de la Fecafoot, la menace de la Fifa semble avoir eu l’effet escompté. En effet, l’état du Cameroun a cédé et le ministre des sports et de l’éducation physique sera face aux députés pour défendre les amendements portants sur cette loi 211/018 du 15 juillet 2011. Ladite loi a d’ailleurs été déposée et transmis à la commission des affaires culturelles cette semaine.