Tombi A Roko Sidiki a passé ce 5 janvier 2016 son centième jour dans le fauteuil de président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), pour certains, d’usurpateur pour d’autres, même s’il a été porté aux nues le 28 septembre 2015 au terme d’un long processus électoral qui aura duré plus de deux ans. L’intéressé ne réalise certainement pas avec quelle célérité le temps s’est attaqué à son quadriennal. C’est pourtant déjà 100 jours qui se sont soustraits à son mandat depuis lors.
Cent premiers jours de magistère ponctués d’actions certes, mais aussi de déclarations fortes qui ont parfois contribué à forger et à renforcer le caractère de l’homme en de circonstances particulières, mais aussi à le discréditer lorsqu’il faisait de ces petites phrases des engagements non tenus dans un autre contexte.
1- « Ma première action à partir de demain matin (29 septembre 2015, Ndlr), c’est de passer des coups de fil et de rendre visite à certains de nos contradicteurs qui sont bien connus. Je vois Ekeké Eugène à Douala, je vois Nkou Mvondo à Ngaoundéré, je vois Bell Joseph Antoine, parce que je pense que nous aurons besoin de toutes ces intelligences ». Cette déclaration s’encastrait parmi ses premiers mots lâchés au cours du point de presse qui a suivi son élection le 28 septembre 2015 à l’Hôtel Mont-Febé. Depuis, ces paroles se sont envolées, et à l’épreuve des faits, aucun des acteurs suscités ne l’a toujours rejoint dans l’aventure.
2- « Je suis un républicain. Quelle que soit la décision de la CCA, je la respecterais. Je ne ferais pas appel car les Camerounais ont trop souffert de ces voyages Yaoundé-Lausanne-Yaoundé. Toutes les décisions seront respectées. Nous ne ferons pas de commentaire car on ne commente pas une décision, on l’exécute ». Dans un entretien accordé le 1er octobre 2015 à Cameroon Tribune, quelques jours après son élection, Tombi A Roko s’était voulu affirmatif sur le respect de la décision rendue par la Chambre de Conciliation et d’Arbitrage du Comité national olympique et sportif du Cameroun (CNOSC) le 12 novembre 2015, et annulant l’ensemble du processus électoral à la Fécafoot. En dépit de l’invalidation des élections, l’ancien Secrétaire général de la fédé est resté en poste, conforté en cela par un communiqué du ministre des Sports et de l’Education physique, Bidoung Mkpatt.
3- « Moi je ne fonctionne pas avec la rumeur. Vous savez…il y a des noms que je ne prononce pas ». Le président avait aux premières heures de son élection, embouché la trompette de la réconciliation, en proclamant qu’il allait tendre une perche, même aux « dissidents ». Et pourtant le 17 décembre dernier, à la question insolite d’un confrère de savoir si Abdouraman Hamadou avait postulé pour le poste de Secrétaire général de la Fécafoot, Tombi s’est sans doute souvenu du tournis que lui donne celui-ci depuis l’époque même du comité de normalisation, et a éprouvé une allergie à prononcer le nom de l’ancien Directeur de cabinet d’Iya Mohammed.
4- « Je vous fais une promesse, je n’appellerais jamais la Fifa. Je ne l’ai jamais fait, parce que j’étais secrétaire général, et ce n’était pas de mon devoir d’appeler la Fifa, et je ne l’appellerais jamais ». C’était en octobre dernier au cours du magazine dominicale « Dimanche midi » sur la CRTV. Nos confrères du poste national titillaient Tombi A Roko sur les rapports souvent tendus entre le gouvernement camerounais et la Fécafoot, cette dernière accusée de toujours recourir à l’arbitrage de la Fifa en cas d’ingérence éventuelle de l’Etat dans les affaires du foot.
5- « On ne peut jamais jouer le jeu de Puma. Je vous ai dit quand on a limogé monsieur Finke qu’en réalité il y a aucun sponsor au monde qui va accepter qu’on mette à la tête d’une équipe nationale qu’il sponsorise des entraineurs qui ne font pas gagner ». C’était au sortir de la dernière réunion du comité exécutif de la Fécafoot au Mont-Febé le 17 décembre 2015 sur l’actualité autour du recrutement du nouvel entraineur des Lions indomptables. Tombi refoulait face aux hommes de médias l’hypothèse de la pression exercée sur les autorités de la Fécafoot par la firme allemande Puma pour le recrutement du Serbe Milan Rajevac.