Il y a 6 mois, au moment de la nomination de Dieudonné Happi comme président du Comité de normalisation, même si j’étais étonné que la Fifa jette son dévolu sur un parfait étranger au monde du football, je m’étais dit qu’il méritait le bénéfice du doute et qu’il valait mieux le juger au pied du mur. Je m’étais également dit qu’après les échecs retentissants de la bande à Joseph Owona dont beaucoup étaient des « connaisseurs » du football, peut-être que justement la solution viendrait d’un non initié.

Six mois plus tard, entre hésitations, partialités, partisaneries, frilosité face aux décisions importantes (a l’exception de celle concernant Hugo Broos), on n’a pas avancé. Mieux, le Comité de normalisation de Dieudonné Happi a versé dans une sorte de repli identitaire qui frise le tribalisme.

Dans un premier temps, il a été question de se séparer des employés recrutés par le falsus procurator Tombi a Roko dont tous les actes posés en tant que président de la Fecafoot étaient nuls. Laurence Fotso et Étienne Tamo ont échappé à la guillotine.

J’ai évoqué plus haut le cas Hugo Broos où Dieudonné Happi s’est clairement positionné contre le renouvellement du contrat du technicien belge, se mettant ainsi à dos le Minsep Bidoung Mkpatt. Seulement, en même temps que Me Happi appelait de tous ses voeux le renouvellement de tout le staff des Lions, il ne se genait pas pour adresser au Minsep une lettre dans laquelle il demandait le maintien en poste du cardiologue William Ngatchou, médecin chef de la sélection dont les compétences ont été remises en question à plusieurs reprises par de nombreux joueurs de la sélection, habitués à se faire manipuler par de vrais experts en matière de traumatologie du sport.

Quand il a été question de traîner devant la CCA et le TAS les membres de l’exécutif de la Fecafoot qui a usurpé les fonctions pendant 23 mois, Me Happi est intervenu. Non pas pour s’opposer à cette procédure. Mais simplement pour convaincre les clubs demandeurs de ne pas attaquer tout le monde et de, par exemple, enlever les noms de Wembe Samuel et Geremi Njitap. Je rappelle que c’est pour les intérêts des mêmes Njitap et Wembe que Me Happi est en train de foutre le bordel dans la ligue de l’Ouest au point de s’opposer aux décisions du conseil régional, en violation flagrante des statuts de la Fecafoot qu’il est censé faire appliquer.

La semaine dernière, Me Dieudonné Happi s’est personnellement investi dans la crise qui secoue la Panthère sportive du Nde. Au point de prendre part à une réunion chez le gouverneur et de pondre un communiqué pour prendre partie dans cette affaire. Ce qui en soit n’est pas forcément une mauvaise chose. Sauf que Canon de Yaounde et Tonnerre de Yaounde (juste sous son nez) sont secoués par de graves crises internes et il n’a pas été foutu de tenter de trouver une solution de sortie de crise. Si j’ai eu à dénoncer le parti pris de Joseph Owona dans la crise au sein de Canon de Yaounde il y a 3 ans, je dois avoir l’honnêteté de dire que Happi fait mal.

Une dernière pour la route. Chaque fois qu’il a fallu nommer un « expert » du football national dans différents postes, le premier nom qui est venu à l’esprit de Me Happi n’est personne d’autre que Michel Kaham dont on dit qu’ils sont anciens camarades de classe. Ces derniers mois, pas moins de 5 nominations de Me Happi ont concerné l’ancien Lion indomptable qui n’a pourtant jamais vraiment brillé par sa probité morale. Plus grave, la fange dans laquelle se trouve notre football aujourd’hui est également du fait de Michel Kaham qui a été membre du dernier comité de normalisation et qui avait par la suite aidé Tombi a frauder lors des élections qui ont finalement été annulées par la CCA.

Comme on peut le constater, Me Dieudonné Happi semble très préoccupé par tout ce qui concerne sa région d’origine (qui est la mienne aussi) mais il ne doit pas perdre de vue qu’il n’est pas président de la ligue de l’Ouest mais bien président de la Fecafoot même si c’est juste le temps d’organiser des élections et de débarrasser le plancher. Et si d’aventure il veut donner un coup de main à ses petits copains, il ne doit pas passer par de bas subterfuges. Il doit utiliser les voies légales. Ni plus…Ni moins.