Face à la presse ce jour, le désormais ex président de la Fédération camerounaise de football, qui s’aligne à la décision de l’Etat du Cameroun de travailler avec la Caf et la Fifa en vue d’un retour à la sérénité dans la grande famille du football, se dit fier des 23 mois passés à la tête de cette instance.
Tombi à Roko est désormais un homme normal. Un citoyen lamda. Il n’est plus le tout puissant président de la Fécafoot d’hier qui imposait respect, révérence et salamalecs partout où il se rendait. Déchu de son prestigieux fauteuil de président qui lui conférait égards et honneurs, il est depuis mercredi dernier, un camerounais comme tous les autres. La décision par la Fifa d’installer un nouveau Comité de normalisation à Tsinga, a comme emporté toutes les commodités et autres avantages dus à son rang.
La preuve, ce samedi, l’ex patron de l’exécutif de l’instance faîtière du football camerounais débarque en salle de conférence sans son habituel protocole constitué au moins de trois personnes. Même Faustin Mbida, son chef de cabinet, n’a pas cru bon d’accompagner son boss de président dont il est parfois le confident. Pas l’ombre non plus de Blaise Moussa, le secrétaire général ; Etienne Tamo, l’un de ces bras armés ou encore Albert Ayomba, le chirurgien des textes juridiques ou même Laurence Fotso, la patronne de la Communication et du Marketing.
Merci à Paul Biya
Personne de ces responsables n’a osé pointer son nez. Au lendemain de la sortie de son mentor Bidoung Mkpatt qui a confié à la presse que l’Etat du Cameroun s’engage à coopérer avec la Fifa, c’est un homme seul qui vient faire le bilan de ses 23 mois passés dans la pétaudière qu’est la Fécafoot. Seul Pierre Batamack a eu le courage de le soutenir dans cette démarche que beaucoup assimilent à une sortie de piste catastrophique dans un environnement marqué par cette éternelle crise post-électorale consécutif à son illégitimité à la tête de l’exécutif qu’il conduisait depuis le 28 septembre 2015. Outre les civilités rituelles qui consacrent sa gratitude à l’endroit du chef de l’Etat et du Premier ministre, chef du gouvernement pour leur accompagnement sans pareil aux activités de la Fécafoot, l’homme remercie également les autorités administratives, la presse et ses collaborateurs qui ont, confesse-t-il, travailler avec engagement et abnégation pour porter le football camerounais au firmament.
Bonne chance à mes successeurs
Bien loin de la saga judiciaire qui a emporté son trône et celui de tout l’exécutif qu’il conduisait, Tombi à Roko se félicite quand même de la brillante performance des Lionnes indomptables à la Can féminine et le sacre mémorable de l’équipe nationale fanion à la dernière Can Gabon 2017. « Mon ambition aura été de mettre au service de mon pays à travers son football en donnant inlassablement de ma personne, avec honneur, probité et dignité, eu égard à la grandeur de la tache à laquelle je me suis attelé. Si les autorités du football que je respecte, ont estimé qu’il devrait être définitivement mis fin aux divers remous entretenus par certains à la Fécafoot, je ne puis que me plier humblement à cette décision, non sans souhaiter sincèrement plein succès à nos successeurs quels qu’ils soient, afin que soit réussie la transition dont ils seront l’instrument », confie-t-il.
Reconversion
Y’a-t-il donc des chances de le voir rebondir à la tête de la fédération ? Trop tôt pour commencer à y songer, croit savoir l’ancien Sg qui estime que l’intérieur supérieur prime sur ses ambitions personnelles. Pire, le nouveau Comité de normalisation « se composera d’un nombre opportun de membres, qui seront désignés par une mission conjointe de la Fifa et de la Caf, (…) œuvrera par ailleurs en qualité de commission électorale et aucun de ses membres ne sera éligible pour les postes à pourvoir lors des élections », comme l’indique le communiqué de la Fifa. Vu sous ce prisme, il est fort à parier que c’est bel et bien terminé pour l’ancien président de la Commission des arbitres à la Ligue provinciale de football du Littoral. C’est peut être le moment de songer à une reconversion.