Pour comprendre la rupture « brutale » du contrat du fournisseur des Lions indomptables, il faut sans doute remonter à la brouille légendaire ayant mis en scène l'actuel président de la Fécafoot, Samuel Eto’o, et son devancier Seidou Mbomou Njoya.
Arrivé à la Fécafoot par les bons soins de Samuel Eto'o, Seidou s'est progressivement affranchi, avant de dicter sa loi. « Le contrat avec Le Coq Sportif a été la véritable pomme de discorde. Seidou a rondement mené l'affaire dans son coin alors que Eto'o voulait emmener des firmes qui mettaient beaucoup plus sur la table », confie une source.
La fausse piste Adidas
Alors qu'il trône à la tête de la Fécafoot au terme d'une élection elle aussi controversée et finalement annulée, Tombi à Roko Sidiki rencontre les dirigeants de l'équipemen-tier Puma, courant 2017, pour discuter du renouvellement en 2018 d'un contrat qui rapporte plus 1.3 milliard de Fcfa an-nuels à la Fécafoot. Un accord de principe est trouvé pour une reconduction aux mêmes conditions dudit contrat. Mais l'affaire se corse quand Tombi est contraint de quitter la fédération suite à une décision du Tribunal Arbitral du Sport invalidant son élection. Arrive le Comité de Normalisation de l'avocat Dieudonné Happi. Totalement étranger aux questions de football, ce dernier se laisse distraire par un prétendu cabi-net Conseil qui promet de ramener la firme Adidas pour un contrat avoisinant les 2 milliards de FCFA. Happi y croit et paye des commissions de l'ordre de 20 millions de Fcfa à ce cabinet qui se volatilise dans la nature.
Puma se rebiffe
Entre-temps, Puma l'a mauvaise et décide de tourner le dos au Cameroun. Seidou prend le relais de Happi et se voit refiler cette patate chaude. A priori, Puma ne veut plus entendre parler du Cameroun, mais Eto'o qui est l'une des égéries de la marque promet d'arranger les choses, L'ancien capitaine des Lions est même prêt à d'autres solutions au moins aussi avantageuses que celles offertes par Puma. Mais Seidou n'attend pas. Il a déjà acté sa trahison et conforté sa position. Et puis. Seidou a quelques amis. L'un d'eux se nomme Yannick Noah.
Les deux hommes se connaissent depuis l'enfance. Toujours très attaché à sa terre d'origine, le champion de Tennis qui siège au Conseil d'Administration de l'équipementier français Le Coq Sportif est appelé à la rescousse. Il accepte de sauver la mise en ramenant les Français dans la tanière. Les chiffres sont loin de rivaliser avec ceux de Puma. Mais Seidou prend ce qui vient. On parle de moins de 600 millions de FCFA annuels. Autant dire une pitance pour les Lions Indomptables.
Pire encore, la sélection manque cruellement de matériel estampillé Coq Sportif alors que des tonnes d'équipements de la marque Puma sont stockées dans les magasins de la Fécafoot. Fait quasiment unique au monde, on voit des sélections de football camerounaises habillées en Puma alors que la Fédé est déjà sous contrat avec Le Coq Sportif.
La pilule ne passe pas et Eto'o refuse de digérer ce qu'il considère comme un affront contre sa personne et contre le Cameroun. « Il faut y ajouter des retro omissions liées à ce contrat et un certain amateurisme au départ dans la livraison du matériel. Eto'o avait juré de se débarrasser du Coq Sportif et il a fait », nous indique une source interne à la Fécafoot. Le divorce est désormais acté. Reste à savoir qui payera la note.