La fin du deuxième mandat du comité de normalisation en service à la Fecafoot, arrive à grand pas. Mais on n’a toujours aucune visibilité sur le futur de l’instance faîtière du football camerounais. Pas de nouveau chronogramme. Pas de perspectives. Bref pas de lendemains certains. Au point où, la normalisation semble encore avoir plusieurs semaines, voire plusieurs mois devant elle. Elle pourrait même durer jusqu’à la prochaine coupe d’Afrique des nations, prévue dans moins d’un an au Cameroun.
C’est un secret de Polichinelle. Il n’y aura pas un nouvel exécutif à la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) à la fin de ce mois d’août. Le chronogramme annoncé le 31 mai dernier par le président du Comité de normalisation (Cn) Dieudonné Happi, a été réduit en poussière. Aucune articulation de celui-ci n’a été respectée. De l’adoption des nouveaux statuts et du code électoral le 23 juin dernier, à l’élection du président et des membres du comité exécutif de la Fecafoot prévu ce jour.
A cause de la Fifa qui a ordonné la modification de l’alinéa 2 de l’article 44 de la loi n° 2011/018 du 15 juillet 2011, relative à l’organisation et à la promotion des activités physiques et sportives. Un alinéa finalement modifié au gré de la fédération internationale de football association, et une nouvelle loi promulguée. Toutefois, des indices perçus dans les multiples camps qui se disputent le contrôle de la villa de Tsinga, font croire que la hache de guerre est loin d’être enterrée. Et que les contestations devraient survenir dès les prochaines échéances, alors que le mandat du comité de normalisation s’achève très bientôt.
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On s’achemine donc vers une deuxième prorogation de mandat du Cn actuel. Installé en début septembre 2017, pour un mandat de 6 mois, le Comité de normalisation présidé par l’avocat Dieudonné Happi, a vu son bail prorogé en fin février dernier, jusqu’au 31 août 2018. Et tout porte à croire que ce mandat sera à nouveau prorogé par la Fifa. La normalisation de Dieudonné Happi pourrait ressembler à celle de Joseph Owona, qui a duré plus de 2 ans (juillet 2013 – septembre 2015), et qui n’a pas réussi à doter la fédération d’un exécutif légal.
Si la normalisation actuelle dure autant, elle sera encore en fonction pendant la Can 2019. Ce qui serait inédit. Toutefois un pays dont la fédération est dirigée par un organe de transition n’est pas manchot. Il peut obtenir l’organisation de la coupe d’Afrique des nations. En plus, ses sélections nationales participent à des compétitions organisées par la Caf et par la Fifa. De même que ses clubs. Outre réviser les statuts et organiser les élections, la normalisation gère également les affaires courantes. C’est d’ailleurs dans ce dernier point que figure l’organisation de compétitions. Aujourd’hui, nous sommes à l’aube d’une deuxième prorogation de mandat du nouveau comité de normalisation.
Mais s’il n’y a pas une prise de conscience et une bonne foi des acteurs du football, le Cameroun pourrait aller de comité en comité, pendant encore plusieurs années. L’instabilité à la tête de la fédération profite manifestement à des dirigeants et à certains acteurs du football, qui ne ménagent aucun effort pour la faire durer.