En plus de l’indisponibilité des installations sportives pour abriter les rencontres de Ligue 1 et 2, le président de la Ligue et sa structure manquent d’argent pour lancer la saison. Conséquence, le coup d’envoi initialement prévu le 16 janvier a été reporté au 30 janvier prochain.
Initialement programmé le 16 janvier, le lancement de la saison sportive en Ligue 1 a été repoussé au 30 janvier prochain. Ce nouvel atermoiement est survenu vendredi dernier par un communiqué de la Ligue de football professionnel du Cameroun (Lfpc), conjointement signé avec l’Association des clubs d’élite du Cameroun (Acec), avec en substance les principales motivations de ce deuxième report après le rendez-vous avorté du 9 janvier dernier.
«Vu les difficultés liées à l’indisponibilité des infrastructures ; vu les difficultés liées à la confection des licences en ligne ; vu la participation de plus de trois (03) joueurs de l’Union sportive de Douala et de Coton sport de Garoua au CHAN Rwanda 2016 ; vu le retard accusé par le Minsep et la Fécafoot dans le déblocage des subventions. La Ligue de football professionnel du Cameroun (LFPC) et l’Association des clubs d’élite du Cameroun (Acec) ont convenu de reporter les dates de démarrage des championnats de la saison 2015-2016», peut-on lire dans ledit communiqué. Ceci étant, le lancement de Ligue 1 est désormais prévu pour le 30 janvier, la programmation intégrale du championnat de première division le 31 janvier, tandis que la Ligue 2 entre en scène à compter du 3 février.
Une pilule amer, mais dont ne peut s’empêcher d’avaler la Lfpc, quasiment à la croisée des chemins à l’aube de l’expérimentation de sa quatrième saison du professionnalisme au Cameroun. Le football professionnel quatre ans après, marche toujours sur des béquilles et peine à se déployer en solitaire. La structure est en butte à de sérieux problèmes de financements, et le coup d’envoi de la saison en vue est véritablement phagocyté par un déficit de moyens financiers tel que l’a reconnu son président, Pierre Semengue, dans un entretien accordé samedi dernier à la Radio Tiéméni Siantou (Rts).
«Nous avons écrit à la Fécafoot en lui demandant à priori que sur les 410 millions Fcfa, elle nous donne une avance de 100 millions. Jusqu’à présent zéro réponse. Nous sommes allés voir le ministre des sports et de l’Education physique en lui disant que l’Etat a retenu 560 millions Fcfa pour les subventions aux clubs. L’Etat donne à la portion centrale de la Ligue, 350 millions, je dois faire les travaux pour 100 millions. Nous demandons que l’Etat puisse nous donner tout de suite, sur les 560 millions, une avance de 270 millions, sur les 350 millions, une avance de 200 millions, plus les 100 millions. Au total, ça fait 570 millions», implore Pierre Semengue dans un cri de cœur à l’endroit des autorités sportives.
Stade non conventionnels
En clair, le président du Comité provisoire de gestion de la Lfpc fait des prévisions pour une enveloppe d’à peu près 500 millions Fcfa, qui servira à peaufiner de petits réglages, notamment l’aménagement des stades -encore non conventionnels- qui devraient abriter les matchs de Ligue 1 et 2. Cette enveloppe dont réclame la Ligue servirait égalmement à planifier des séminaires de formation des arbitres et des commisaires de matchs, et à reverser une première tranche de la subvention de l’Etat aux clubs. C’est la mort dans l’âme que le Général Semengue accepte la fermeture des stades des grandes métropoles pour des travaux de réhabilitation en vue de la Can féminine 2016 prévue en novembre-décembre prochain à Yaoundé et à Limbé.
«Nous avons joué l’année dernière sur 19 stades. Il se trouve qu’avec les contraintes du gouvernement et ceux de la Fécafoot, nous sommes réduits à 8 stades au lieu de 19. ça veut dire qu’il faut que je trouve des stades de substitution. Et quand on regarde ces stades, ils ne sont pas capables de recevoir les matchs de football professionnel. il manque généralement, la clôture du stade, la main courante qui permet d’isoler les footballeurs des spectateurs, les vestiaires, les points d’eau sinon, des toilettes qu’il faut au public», argumente le patron de la Lfpc. A l’aune de toutes ces insuffisances, il n’est pas superflu de penser qu’un autre report survienne à la veille de la date du 30 janvier déjà hypothétique.