Infos Sports of Saturday, 31 March 2018

Source: journalducameroun.com

Football U16: le Cameroun malade de ses résultats

La sélection nationale de U16 La sélection nationale de U16

Les piètres performances de la sélection nationale des U16 au tournoi de Montaigu (défait 8-1 face au Brésil et 2-0 contre l’Angleterre), prouvent à suffisance l’état agonisant de notre football.

Après deux sorties désastreuses au «Mondial» minimes de Montaigu, le Cameroun est éliminé. Mardi, 27 mars 2018, après la cuisante défaite face au Brésil, (8-1) Essama Lebogo, l’entraîneur des minimes Camerounais, a livré son sentiment sur le site officiel du «Mondial» de Montaigu : «Nous avons rencontré une belle équipe brésilienne qui a été largement au-dessus de l’équipe camerounaise. Contre l’Angleterre, nous allons mieux nous préparer. Ce n’est pas parce que nous avons pris un score important que nous allons baisser les bras, nous allons nous battre pour ne plus prendre des scores assez lourd». Deux jours plus tard, le vœu du coach s’est presque exaucé, la défaite face à l’Angleterre a été moins sévère, (2-0).

Dès la fin du premier match, Michel Kaham, président de l’association des entraîneurs du Cameroun, membre de la délégation camerounaise à Montaigu, a fait un diagnostic sans concession : «Je ne pense pas que le Mondial de Montaigu de cette année soit plus relevé que celui de l’année dernière. Le seul problème c’est qu’au Cameroun, le championnat ne se joue pas et que c’est une mauvaise sélection qui vient souvent à Montaigu. Quand il n’y a pas de championnat, comment voulez-vous faire un choix objectif ? Si moi j’avais à recruter les joueurs de cette catégorie, il n’y aurait que quatre joueurs à peine qui seraient à même de rentrer dans une sélection des moins de 16 ans du Cameroun».

Comme solution, l’ex-gloire du football camerounais préconise un championnat qui puisse se jouer sur l’étendue du territoire camerounais pour qu’on puisse avoir les éléments les plus forts. «Je vois l’entraîneur se battre comme il peut, la préparation est bonne. Les enfants sont physiquement bien, mais, ils n’ont pas simplement le niveau international requis. Quand vous avez une équipe brésilienne qui est entraînée, formée, qui joue son championnat face à des garçons qu’on a ramassé dans des championnats inter-quartiers, qu’on a réuni pendant un mois pour en faire une équipe nationale, je dis non. Une équipe nationale se prépare », explique-t-il.

Les mauvaises performances des clubs et sélections nationales ne datent pas d’aujourd’hui. L’année dernière, les minimes ont été éliminés sans gloire dès le premier tour au «Mondial» de Montaigu. Imités quelques mois plus tard par les juniors, qui sont sortis de la Can en Zambie, dès la phase de poule. Les cadets n’ont guère fait mieux, lors de leurs dernières Can, respectivement au Niger et au Gabon. En début de cette année, au Maroc, lors du Chan, la sélection nationale des A’ a montré une image très décevante du football camerounais. Les deux clubs camerounais engagés en compétitions africaines interclub, (Eding Fc et New Star de Douala) ont été éliminés dès le tour préliminaire. Seule l’équipe fanion, constituée en grande majorité des joueurs évoluant hors de nos frontières, a su tirer son épingle du jeu à la Can en 2017 au Gabon. Mais, c’est l’arbre qui cache la forêt.


Au vu de ces résultats, c’est une réalité palpable : le football Camerounais est malade et ce n’est pas en jetant le thermomètre que l’on va faire baisser la température. Des solutions ? Il y en a toujours : l’organisation de véritables championnats des catégories jeunes, tant chez garçons que chez les filles. Il s’agira, sur une saison entière (neuf mois), d’organiser les championnats, d’abord au niveau d’arrondissement, puis au niveau départemental et régional. Un tournoi play-off devrait permettre de déterminer les véritables champions. Mieux, des championnats inter scolaire «cadet» pour les élèves du premier cycle et «junior» pour ceux du cycle secondaire, tous les mercredis après-midi sur l’étendue du triangle nationale contribueraient à rendre nos jeunes meilleurs footballeurs plus compétitifs.

Après, il faudra faire le choix des meilleurs sans discrimination et marchandage, des entraîneurs intègres et compétents, avec obligation de résultat, sur la base d’une technique de jeu mise en place par la DTN. Car autant pour l’équipe fanion que pour toutes les autres catégories, sans une ossature basée sur une structure de formation, les résultats seront toujours mitigés. Les victoires des Lions à la Can ou les qualifications aux échéances continentales pour les catégories jeunes n’étant nullement le garant d’une bonne santé de notre football.