Malgré des conditions difficiles sur le plan local, des joueuses talentueuses émergent pour le bonheur des sélections nationales.
Comme ses coéquipières, Viviane Peka Mefire, milieu de terrain des Lionnes U-17, était éblouie par l’hommage rendu par le gouvernement camerounais à la sélection nationale, qualifiée pour la coupe du monde, Jordanie 2016.
De bonnes perspectives semblent s’ouvrir pour sa carrière. Pourtant, le chemin pour y parvenir n’a pas été de tout repos. Déjà, sa famille a marqué très tôt sa désapprobation.
« Je l’avoue, je n’étais pas d’accord. Ce n’est pas ce que je voulais pour elle, car elle était douée à l’école », confie sa mère, Célestine Ngoutane.
Et lorsque ça concernait le football, la génitrice rechignait parfois à s’occuper des frais de taxi pour les entraînements, préférant se consacrer aux études de sa fille en linguistique.
Mais, tenace, la jeune joueuse, nonobstant les « nombreux tableaux d’honneur » accumulés à l’école et la précarité des conditions, a continué à fréquenter l’équipe de Canon filles.
Comme elle, des milliers de jeunes joueuses arpentent les terrains poussiéreux avec pour seules armes, leur volonté et leur passion. Et c’est en général aux côtés des garçons qu’elles tapent dans leurs premiers ballons.
Il faut ensuite faire face aux préjugés, aux regards condescendants et parfois aux quolibets.
Même en club, il est difficile de vivre de sa passion. « En général, les joueuses viennent de milieux modestes. Elles n’ont ni véritables salaires, ni véritables contrats.
Le milieu est surtout fait de passionnées. Les filles se battent avec des moyens réduits. Elles ont la volontémais les clubs ne sont pas structurés », reconnaît Hervé Pius Mbega, secrétaire national de l’Association des promoteurs des clubs de première et deuxième division de football féminin du Cameroun.
C’est le visage du football féminin que beaucoup dénoncent.
Un faciès hideux, fait de manque de professionnalisme et de paupérisation des joueuses, entres autres. Pourtant, des talents existent. Un vivier qui a permis à de nombreuses joueuses des sélections nationales, aujourd’hui célèbres, d’émerger.
Des trouvailles qui interviennent souvent à la faveur de camps de détection, de coups d’éclats au cours d’un tiers match ou simplement du hasard. Aux difficultés financières qui rythment le quotidien, certaines joueuses scolarisées peinent à allier leurs études et le football.
C’est ainsi que Natasha Elam Ekosso, sociétaire de Vent du Nord, n’a pu prendre part au début du championnat féminin avec son club.
Elle a préféré se consacrer à ses études après une longue absence du fait de sa participation au regroupement de la sélection nationale des U-17.
Des difficultés éprouvées également par Flora Kameni Djientcheu, joueuse d’AS Green City et élève en classe de Terminale, au collège Ebanda à Yaoundé.
Autant de soucis qui ne font plus partie du quotidien de Catherine Mbengono. Titulaire d’un baccalauréat obtenu en 2014, la capitaine d’As Green City se consacre pleinement à sa passion, le football.