Après deux semaines d’une préparation très mouvementée entre forfaits et polémiques, l’équipe nationale de France, victorieuse du Cameroun en amical (3-2) ce 30 mai au stade de la Beaujoire de Nantes, abordera l’Euro avec des lacunes défensives inquiétantes.
Car les poulains de Didier Deschamps l’ont emporté, mais ont souffert face à des fauves certes domptés, mais qui ont eu le mérite de ne jamais renoncer, revenant au score par deux fois.
Les Bleus peuvent remercier Dimitri Payet ! C’est lui le sauveur de leur équipe.
D’un sublime coup franc inscrit dans le temps additionnel, l’attaquant de West Ham a forcé le destin de la France devant une équipe du Cameroun métamorphosée, réincarnée, transcendée.
Il a fallu le coup de patte magistral du dossard 8 à la 88e minute de jeu pour que le Onze français soit délivré d’une rencontre qu’il avait cru pliée longtemps à l’avance.
D’ailleurs, ce sont les français qui ouvrent le score sur leur première occasion.
Coman fait valoir ses jambes de feu sur son côté gauche, avec un passement de jambes dont il a le secret, avant de servir Blaise Matuidi en retrait au milieu d’une défense passéiste.
Le milieu du Paris Saint Germain conclut d’une volée tout aussi belle du pied gauche (20e).
Aboubakar remet les pendules à l’heure
Équilibre impeccable, mais joie de courte durée puisque Vincent Aboubakar égalise dans la foulée.
Deux minutes suffisent aux poulains d’Hugo Broos pour remettre les pendules à l’heure.
Allan Nyom, irréprochable dans son couloir droit où il s’est intronisé patron, sert à raz de terre l’attaquant du Fc Porto qui envoie le cuir au fond des filets d’Hugo Lloris.
A 1-1, les Lions indomptables ont la tête sur les épaules et prouvent qu’ils ne sont pas si nuls comme le laissaient penser les pronostics largement acquis à la cause des français.
Le Cameroun a d’ailleurs bien débuté la rencontre en quadrillant l’offensive explosive de l’adversaire.
Avec même un peu de baraka, les Lions indomptables auraient pu prendre par deux fois les devants si ce n’est quelques maladresses dans l’entrejeu.
La France souffre et subit presque le jeu. Mais pas pour trop longtemps.
Car, elle peut compter sur Paul Pogba qui tricote, qui s’amuse et qui régale.
Depuis le côté droit, le Turinois délivre une merveille de centre à Olivier Giroud, entre les deux défenseurs axiaux qui contemplent. Et une nouvelle volée gauche qui fait 2-1 (41e).
Puissance et vitesse
C’est sur ce score que les deux sélections vont à la pause. Autant dire que cette première période n’a pas dû plaire à Deschamps, qui a probablement incité ses joueurs à mettre davantage d’intensité.
A la reprise, c’est pratiquement la même configuration, le même martyr pour les Bleus.
Le Cameroun, plus serein et plus discipliné dans l’animation offensive, quoique mené au score, se montre plus dominateur et plus entreprenant.
Eric Maxime Choupo Moting et Sébastien Siani sont jetés dans la bataille en lieu et place de Salli et Enoh. Au milieu de terrain, ça carbure à plein gaz malgré quelques déchets.
Siani organise et joue à la sentinelle, Mandjeck, efficace à la récupération, fait preuve de justesse dans ses transmissions.
Le milieu du FC Metz qui a été aussi précieux par sa bonne agressivité, montre plus d’assurance et de niaque pendant que Jacques Zoua et Karl Toko Ekambi injectent de la puissance et de la vitesse dans le jeu vers l’avant même si la conclusion n’est pas toujours heureuse.
En face, les Bleus, portés en triomphe par un public dubitatif, mettent plus d’envie et d’application pour se créer quelques situations.
Mais à force de se heurter à un Fabrice Ondoa des grands jours, la sélection tricolore se met en danger. Ce dont Choupo-Moting profite pour égaliser à la 88e.
Tout part d’un dégagement des 5.50 mètres du portier des fauves.
A la réception, Anatole Abang qui a remplacé Aboubakar quelques minutes plus tôt.
L’attaquant de Red Bulls contrôle puis sert dans la foulée, un caviar à Choupo qui fixe le gardien et inscrit du plat du pied le but égalisateur du Cameroun.
Il fallait le faire. La pression monte. Les Bleus n’en reviennent pas. La peur a regagné le camp des locaux.
Les regards renvoient de l’inquiétude, la crainte de perdre face à un Cameroun qu’on disait pourtant manœuvrable.
Pour un pays hôte de l’Euro, la situation laisse songeur.
En attendant la Mauritanie…
Dieu merci pour les Bleus, à la 88ème minute, Frank Kom, encore lui, est à l’origine d’une faute.
Il faut dire que depuis son entrée sur le terrain, la France a pris ses aises, libérée de la pression, de la puissance, de la vision de Toko Ekambi.
L’arbitre siffle un coup-franc.
A la manœuvre, Dimitri Payet qui trouve la lucarne du Cameroun. Score de la partie 3-2.