Samedi, lors de la finale de la Coupe d’Afrique des Nations de football féminin perdu par le Cameroun devant le Nigéria (0-1), Gaëlle Deborah Enganamouit avait une dernière occasion d’inscrire au moins un but dans cette compétition organisée par le Cameroun. Elle n’a malheureusement pas pu saisir cette chance. Tenaillée par une défense nigériane hyper expérimentée, l’attaquante camerounaise a eu du mal à se retrouver dans ce match. Elle s’est même payé le luxe de louper une précieuse occasion de but à la 79e minute.
Héritant d’un excellent ballon à l’entrée de la surface, la joueuse du club suédois du FC Rosengard réussit à enchainer un joli contrôle, mais manque de lucidité une fois face à Alaba Jonathan. Au terme de ce tournoi continental, elle a finalement dû se contenter d’une petite passe décisive délivrée à Henriette Akaba lors du match de la troisième journée de la phase de poules face au Zimbabwe (2-0).
Si beaucoup la voyaient terminer meilleure joueuse du tournoi, l’on est aujourd’hui au regret de constater qu’elle n’est même pas remplaçante dans l’équipe type publiée par la Confédération Africaine de Football (CAF). Rendu au terme de cette compétition organisée par le Cameroun, un débat semble désormais ouvert sur les performances de la géante attaquante camerounaise qui n’ont pas forcément satisfait les attentes.
«Il faut reconnaitre qu’elle n’était pas vraiment au top de sa forme. Elle n’a pas apporté ce que les Camerounais attendaient d’elle. Peut-être que c’est parce que nous avions placé trop d’espoir en elle que beaucoup semblent aujourd’hui déçus de ses prestations», remarque Hervé Villard Njiele, journaliste au quotidien camerounais La Nouvelle Expression.
Pour le confrère David Eyengue Nzima, président de la branche du Littoral de l’Association des Journalistes Sportifs du Cameroun (AJSC), Enganamouit aurait été plus performante si le staff technique des lionnes l’avait rationnellement utilisée durant ce tournoi.
«Elle est passée tout à côté de la compétition malgré son énorme volonté. Mais on ne peut pas dire que c’était totalement de sa faute. Elle est arrivée deux jours avant. Mais les responsables techniques de l’équipe devaient la faire reposer avant de prendre part à la compétition. Elle devait entrer en jeu, au trop tôt, à la deuxième mi-temps du deuxième match. Mais quand elle est venue, on l’a directement titularisée sans entrainement avec le groupe, sans vie avec le groupe depuis un certain temps…», critique le journaliste sportif en service au quotidien à capitaux privés Le Jour.
Un avis qui rejoint celui de Vascilios Esseme, technicien de football et consultant au service de sports du groupe Équinoxe (Radio Equinoxe et Equinoxe TV). «Enganamouit a été mal gérée par le staff technique. On lui a mis trop de pression. Quand on a une joueuse comme celle-là qui est en reprise, qui n’a pas fait la préparation avec le groupe, même si elle maitrise le groupe, on doit la faire entrer en jeu pour qu’elle retrouve ses marques et prenne confiance progressivement. Les critiques et les comparaisons qui ont suivi après chaque match n’ont pas contribué à la mettre en confiance», explique cet entraineur de football.
Les performances mêlées de la joueuse africaine de l’année 2015 ne semblent néanmoins pas avoir entamé son capital sympathie auprès du public camerounais.