L’une des meilleures joueuses africaines du moment a été découverte en jouant avec les garçons.

Les débuts de Gabrielle Aboudi Onguene ressemblent à celui de nombreuses joueuses, anonymes ou non « Je jouais au football avec les garçons du quartier, quand un monsieur, feu Ibrahim, m’a repérée et m’a fait jouer pour la première fois dans un club de filles », révèle-t-elle, sur le site internet de la FIFA.

Mais les débuts sont loin d’être faciles avec son premier club, Ngondi Nkam de Yabassi à Douala : « Quand je suis arrivée, j’ai vu que c’était du travail, des ateliers, des exercices... Pour moi, le football se résumait à : J’arrive, je chausse mes crampons, je joue. Dans mon quartier, personne ne me disait ce que j’avais à faire. J’ai fait une semaine d’entraînement et je me suis enfuie...».

Heureusement, M. Ibrahim réussi à la convaincre de revenir. En 2003, l’issue d’un tournoi avec son club à Yaoundé, elle est repérée par les responsables de Canon de Yaoundé qui la débauche. Mais c’est sans doute davantage avec les Louves du MINPROFF, qu’elle intègre en 2006, que la joueuse va exploser aux yeux du public. Avec le club du ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille, elle remporte plusieurs titres.

De ses débuts à Ngondi Nkam à Rosyjanka, club du championnat féminin russe où elle s’est engagée en 2015, Gabrielle Aboudi Onguene a dû apprendre à se discipliner et accepter les contraintes de la pratique du football : répétition des entraînements, regroupements, etc. Au bout du compte et malgré des débuts difficiles, la joueuse s’est vite révélée au dessus du lot lorsqu’il a fallu jouer face à des filles.

A 27 ans aujourd’hui, celle qui est devenue l’une des cadres des Lionnes indomptables avec 53 sélections et 15 buts, a gagné en maturité. Sa saison a été conclue par une nomination parmi les trois meilleures joueuses du continent, aux Glo-CAF Awards 2015, cérémonie de récompenses organisée par la Confédération africaine de football (CAF). Moment idoine pour se lancer à la conquête des championnats européens. En attendant la CAN et ses rêves de sacre continental.