Le scrutin dont le président du Comité national olympique et sportif du Cameroun (Cnosc) avait été exclu en 2017, vient d’être annulé par le tribunal arbitral du sport au même titre que les sanctions prises contre l’unique challenger du général ivoirien Lassana Palenfo à la présidence de l’Association des comités nationaux olympiques d’Afrique.
C’est une nouvelle qui n’a pas certainement été accueillie avec faste par Pierre Ismaël Bidoung Mkpatt. Moins d’un mois après le coup de massue de Ferdinand Ngoh Ngoh, le Secrétaire général de la présidence de la République qui, à travers une correspondance signée le 02 mai, portait à la connaissance du ministre des Sports et de l’éducation physique que le Chef de l’Etat a marqué son haut accord pour le parrainage de la sixième édition des Dixiades prévue du 15 au 21 décembre 2018 ; désavouant solennellement le Minsep et prenant le parti de Kalkaba Malboum, voici une autre claque qui va assurément clouer le bec au patron des Sports. Lui qui s’est récemment affiché comme le principal ennemi du colonel d’armée à la retraite et non moins patron de l’institution dont le siège est implanté au quartier Nkol-Eton à Yaoundé depuis plus de quinze ans.
La (mauvaise) nouvelle c’est qu’il faudra reprendre les élections à la tête de l’Acnoa. Information contenue dans un courrier signé le 28 mai dernier et adressé par l’algérien Mustapha Berraf, premier vice-président de l’instance, au Comité international olympique (Cio), aux membres du Comité exécutif et ceux chargés des réformes de l’Acnoa. « J’ai l'honneur de porter à votre aimable connaissance que l'élection du Président de l’Acnoa à Djibouti est annulée et que de nouvelles élections doivent être organisées concernant le poste sus indiqué, ouvertes à tous.
Lesdites élections doivent se tenir en conformité avec les dispositions statutaires de notre Association. De plus, les sanctions décidées contre Monsieur Kalkaba Malboum sont annulées et la Commission d'éthique est habilitée à réexaminer les faits reprochés aux uns et aux autres dans le strict respect des règles et dispositions légales », écrit celui qui assure l’intérim de l’Acnoa.
8000 Francs suisses à rembourser
En clair, le Comité national olympique et sportif du Cameroun (Cnosc) a eu gain de cause dans l’affaire qui l’opposait à l’Association africaine, portée au Tas de Lausanne par les bons soins de Kalkaba himself. Mustapha Berraf ajoute par ailleurs que « l'Acnoa a été condamnée à lui rembourser la somme de 8000 (huit mille) francs suisses pour certaines dépenses qu'il a engagées dans ce procès » pour compenser les dépenses engagées au cours du procès.
La décision du Tas vient ainsi mettre fin à près de 12 mois de bataille juridique entre le Camerounais et l’Acnoa. En rappel, la candidature de Kalkaba Malboum pour le poste de président avait été suspendue, au motif que les autorités camerounaises lui avaient apporté leur soutien; ce qui serait contraire aux règles électorales de l’Acnoa. Cette suspension avait permis à son rival, le général ivoirien Lassana Palenfo, d’être réélu pour un 4e mandat, avant de voir sa victoire contestée par une partie des délégués, en novembre 2017 à Prague.
Suspension arbitraire
Interrogé en décembre dernier sur le conflit qui l’a opposé à l’exécutif de l’Acnoa, Kalkaba dans sa posture de candidat hors course, avait qualifié cette suspension d’« arbitraire », avant d’annoncer être en attente du verdict du recours déposé au Tas. « J’ai été suspendu de façon arbitraire par l’exécutif de l’Acnoa en fonction, dirigé par mon concurrent, lors de l’assemblée générale de mai dernier à Djibouti. On me reproche d’avoir bénéficié du soutien de mon gouvernement dans le cadre de ma candidature à la présidence de l’Acnoa. D’où ma disqualification le 6 mai dernier. N’ayant pas pu défendre ma cause lors de l’Ag, à défaut d’enquête préalable et sans possibilité d’interjeter appel, j’ai décidé de saisir le Tribunal arbitral du sport. »
Et l’homme d’affirmer que la Commission d’éthique du Cio, saisie par l’exécutif de l’Acnoa, s’était déclarée incompétente pour statuer sur sa disqualification. Une information qui n’a jamais été communiquée à l’assemblée générale de l’Acnoa, qui au cours d’une session extraordinaire tenue le 3 novembre 2017 à Prague, a désigné le premier vice-président comme président intérimaire de l’organisation, en attendant le verdict de son recours auprès du Tas. L’affaire désormais close, Kalkaba peut donc crier victoire.