Marc Brys est arrivé au Cameroun hier mardi, un retour que le technicien belge a tenu à documenter en partageant une image de lui dans l'avion. Cette arrivée soulève néanmoins des questions quant à l'organisation de son travail à la tête de la sélection nationale.
Plusieurs observateurs du football camerounais s'interrogent sur la pertinence d'un sélectionneur qui réside principalement en Belgique, loin de son territoire de travail. Cette distance géographique pose un problème évident : comment peut-il suivre efficacement le championnat local et détecter les talents émergents depuis l'Europe ?
"Ce n'est pas normal qu'il vive en Belgique alors que son territoire de travail se trouve au Cameroun," confie une source proche de la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT). "Un sélectionneur national devrait être immergé dans le football local, échanger régulièrement avec les clubs et observer directement les joueurs."
Selon plusieurs témoignages, Marc Brys entretiendrait des relations difficiles avec ses adjoints basés au Cameroun. Le sélectionneur belge est accusé de travailler en vase clos, sans véritable collaboration avec son staff technique présent sur le terrain.
Cette situation crée un climat de tension au sein de l'encadrement des Lions Indomptables et suscite des interrogations sur l'efficacité du dispositif mis en place. Les assistants camerounais, pourtant présents pour assurer le suivi quotidien du football local, se sentiraient marginalisés dans le processus de sélection.
Le principal objectif de ce retour au Cameroun est la publication de la liste des joueurs retenus pour la double confrontation face à l'Eswatini et la Libye dans le cadre des qualifications pour la CAN 2025. D'après nos informations, Marc Brys aurait établi cette sélection "sans intrusion", affirmant ainsi son autorité technique.
Le groupe quittera le Cameroun depuis Yaoundé mardi prochain pour se rendre en Afrique du Sud, où il affrontera l'Eswatini le mercredi suivant.
Ce rassemblement constitue un véritable test pour le technicien belge, tant sur le plan sportif qu'institutionnel. Il intervient dans un contexte particulier, marqué par une volonté d'apaisement manifestée récemment par le président de la FECAFOOT, Samuel Eto'o.
L'ancien capitaine des Lions Indomptables a surpris l'opinion en annonçant le 28 février dernier l'annulation d'une réunion du comité exécutif initialement prévue le 14 mars, réunion qui aurait pu aboutir au limogeage du sélectionneur. "Nous devons privilégier un climat de paix au sein du football camerounais, conformément aux recommandations du président de la République," avait déclaré Samuel Eto'o.
Cette trêve fragile tiendra-t-elle dans la durée ? Les résultats sportifs des prochaines rencontres pourraient bien être déterminants pour l'avenir de Marc Brys à la tête des Lions Indomptables.