Le Préfet du département du Mfoundi a suspendu lundi dernier, les matchs de Tonnerre de Yaoundé dans son unité de commandement, suites aux graves incidents observés en marge de la rencontre entre Tkc et Botafogo, dimanche dernier au stade Militaire de Yaoundé. Cette décision sera levée après la résolution du conflit entre les deux factions. Dans une interview accordée à la Crtv, Jean Claude Tsila revient sur les enjeux de l’interdiction des matchs de Tonnerre.
Après les incidents du week-end dernier au stade Militaire de Yaoundé, Tonnerre Kalara club est-il club non grata dans le département du Mfoundi ?
Tonnerre Kalara club (Tkc) n’est pas non grata dans le département du Mfoundi. Il se fait tout simplement que les dissensions sont nées au sein de Tonnerre, deux tendances s’affrontent. J’ai été saisi en date du 9 mars 2017 par monsieur Onambele Zibi qui m’informait que des incidents des attaques graves à l’ordre public pourraient survenir lors de la rencontre qui opposerait Tonnerre à Botafogo. Le 10 mars, je reçois aussi une correspondance du Général Semengue, qui me parle des risques d’insécurité et de tension qui pourraient survenir lors des rencontres de club Tonnerre. Il sollicitait une meilleure prise en considération des moyens de sécurité appropriés afin d’éviter tout trouble à l’ordre public.
Les deux correspondances posent le même problème…
Evidemment, lorsque je reçois ces deux correspondances qui posent le même problème et qui voient déjà se profiler à l’horizon des atteintes graves à l’ordre à public, j’ai saisi mes collaborateurs de la police et de la gendarmerie afin qu’un dispositif sécuritaire important soit déployé au stade Militaire de Yaoundé. Rendu au stade, il y avait vraiment de l’électricité dans l’air, parce que les tendances ont même recruté « les gros bras », la fameuse justice privée que fustigeait le président de la Cour suprême. Face à cela, j’ai demandé au Sous-préfet de Yaoundé 3 qui était au stade d’arrêter, parce que les deux clubs ne pouvaient pas évoluer dans ces conditions.
Comment expliquer cette situation ?
Chaque tendance revendique la légitimité du club. D’un côté le Général dit qu’il y a une décision de la justice, de l’autre, monsieur Onambele Zibi estime que la Fecafoot s’est prononcée en sa faveur et que c’est lui qui devait jouer. Au stade ce jour-là, il y a deux équipes de Tonnerre qui veulent affronter chacune Botafogo. Dans ce remue-ménage, le Sous-préfet a dont voulu arrêter les choses pour que les deux tendances aillent régler le problème. Notre souhait est de voir une seule équipe de Tonnerre lors des rencontres de Tonnerre. L’une des tendances n’a pas cru devoir accepter et a décidé de faire jouer le match contre notre avis et les forces de maintien de l’ordre sont restées là, tandis que l’autre est rentrée au quartier pour renforcer son dispositif parce qu’elle se sentait minoritaire. Le Préfet en charge de maintien de l’ordre dans la cité capitale, ne pouvait pas rester indifférent d’où la mesure que nous avons prise.
Qu’est-ce qu’il doit être fait ?
Nous ne disons pas que Tkc est non grata, mais il y a des instances habilitées à gérer ce genre de problème au niveau de l’instance faitière. Qu’ils aillent s’assoir pour régler leur problème pour que le Tonnerre ne nous offre plus ce spectacle que nous avons vécu au sein du stade Militaire de Yaoundé.
Quel est le bilan de ces échauffourées à ce jour au stade ?
Je dois saluer le professionnalisme de nos forces de l’ordre. Si elle n’avait pas été là et en grand nombre, je crois qu’il devait y avoir un bain de sang.
En langage sportif, votre arrêté pour cette circonstance a valeur de carton rouge ou de carton jaune ?
Si on veut prendre les choses en termes de coloration de carton, je dirai le carton de jaune. Nous voulons revoir le Tonnerre vraiment sorti de ces clivages là pour qu’il puisse rejoindre l’élite sportive. Nous n’avons aucun parti pris pour telle ou telle tendance. Mais nous disons que les instances appropriées en charge de l’instruction de notre football règlent ce problème. Notre souci est qu’on nous présente une seule équipe de Tonnerre et que ces menaces d’atteinte à l’ordre public qui ont été reconnu par les correspondances du Général Semengue et monsieur Onambele Zibi, soient un lointain et triste souvenir.
En attendant que dire des supporters du club mythique de Mvog-Ada ?
Moi je souhaite que très rapidement, les instances habilitées à gérer ce problème se prononcent. Que les deux tendances soient interpellées et que même cette semaine, que le problème connaisse un dénouement heureux et que dès le week-end prochain, qu’ils retournent rejoindre les stades Yaoundé. Le Tonnerre est un grand club que nous avions vu jouer et le voir hors du stade ne me laisse pas indifférent. Qu’est-ce que le délègue du gouvernement et moi, n’avions pas déployé comme trésors d’énergie pour maintenir les deux clubs mythiques de la capitale, Canon et Tonnerre, au niveau de l’élite sportive. Je ne suis ni l’un ou l’autre. Je suis pour l’ordre et il faut que l’ordre public soit maintenu en tout temps.