Vous-êtes ici: AccueilSport2024 08 13Article 768444

Infos Sports of Tuesday, 13 August 2024

Source: www.camerounweb.com

Inédit: Samuel Eo'o, Marc Brys et Mouelle Kombi condamnés...

Les trois protagonistes Les trois protagonistes

Dans une analyse approfondie, notre confrère CFOOT explore les enjeux de ce débat qui oppose l'entraîneur Marc Brys à la FECAFOOT de Samuel Eto'o. Entre considérations sportives, financières et diplomatiques, cette réflexion met en lumière les tensions qui agitent les coulisses du football national et questionne le rôle du Ministère des Sports dans cet épineux dossier. Un éclairage essentiel sur une problématique qui pourrait bien façonner l'avenir du football camerounais





Qui doit choisir le terrain de jeu de l’équipe, l’entraîneur ou la FECAFOOT ?
La question de savoir qui, entre l’entraîneur et la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT), doit avoir le dernier mot sur le choix du terrain de jeu de l’équipe nationale, soulève des débats passionnés au Cameroun. Cette problématique devient d’autant plus épineuse dans le contexte actuel, marqué par les divergences croissantes entre la FECAFOOT dirigée par SAMUEL ETO’O et le nouvel entraîneur-sélectionneur MARC BRYS , récemment nommé par le ministère des Sports, sous l’impulsion de sa Majesté Narcisse Mouelle Kombi.

Le rôle de l’entraîneur : une logique sportive avant tout
L’entraîneur, par définition, est celui qui est en charge de la performance sportive de l’équipe. Il est responsable des stratégies, des tactiques, et du moral des joueurs. Le choix du terrain de jeu est crucial pour maximiser les chances de succès. En fonction des adversaires, des conditions météorologiques, et des spécificités de chaque terrain, l’entraîneur doit pouvoir adapter sa stratégie pour mettre toutes les chances de son côté. Marc Brys, en tant que technicien expérimenté, est sans doute convaincu que cette décision lui revient de plein droit. Connaissant les forces et les faiblesses de ses joueurs, il est le mieux placé pour décider dans quel environnement son équipe pourra s’exprimer pleinement.
À son arrivée au Cameroun, Marc Brys a pris le soin de visiter chaque stade du pays, inspectant minutieusement les pelouses, touchant littéralement du doigt les herbes pour en évaluer la qualité. Cette démarche montre l'importance qu'il accorde à l'aire de jeu, et il semble avoir été particulièrement impressionné par la pelouse du stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé. Ce n’est donc pas un hasard s’il a exprimé sa préférence pour ce stade. Le match contre le Cap-Vert, où le Cameroun s’est imposé avec aisance, témoigne de cette connexion entre l'entraîneur et le terrain qu’il a choisi.
La FECAFOOT : entre enjeux financiers et diplomatie sportive
D’un autre côté, la FECAFOOT, sous la présidence de Samuel Eto’o, considère le choix du terrain sous un angle bien plus large. Pour l’instance fédérale, ce choix doit prendre en compte des aspects financiers, logistiques, et même politiques. Les stades où se déroulent les matchs ne sont pas que des lieux de rencontre sportive, ils sont aussi des vitrines pour le football camerounais. Les sponsors, les droits de diffusion, la mobilisation des supporters, tous ces éléments doivent être optimisés pour garantir des revenus substantiels à la fédération.
Samuel Eto’o semble ainsi privilégier le stade de JAPOMA à Douala, un complexe flambant neuf, construit pour accueillir des compétitions internationales. Ce choix est motivé par le désir de mettre en avant les nouvelles infrastructures du pays, mais aussi par des considérations économiques liées à la capacité d’accueil du stade et à son attractivité pour les sponsors et les médias internationaux. Le stade de Japoma, avec ses installations modernes, est vu par la FECAFOOT comme un symbole de la modernité du football camerounais, un atout qu'il serait dommage de ne pas exploiter.

Les TENSIONS entre Samuel Eto’o et Marc BRYS.
Les divergences entre Samuel Eto’o et Marc Brys sont donc inévitables. L’un se concentre sur les impératifs sportifs, tandis que l’autre ne peut ignorer les exigences institutionnelles et économiques. Ce désaccord reflète une lutte d’influence entre deux visions : celle du terrain, incarnée par l’entraîneur, et celle de la gestion globale, représentée par la fédération.

Si Marc Brys est contraint de jouer un match à Douala et qu’il échoue, il est évident qu’il ne portera pas seul la responsabilité de cette défaite. En effet, les véritables coupables seraient ceux qui lui auront imposé une pelouse qu’il n’a pas sollicitée et qu'il ne jugeait pas adéquate pour mettre en œuvre sa stratégie. Cet argument n’est pas qu’une simple excuse, mais une réalité que tout entraîneur sérieux et soucieux du détail pourrait évoquer. En ce sens, Brys pourrait légitimement pointer du doigt la FECAFOOT, remettant en question la gestion de l'institution sous la direction de Samuel Eto’o.

Les tensions entre les deux hommes ne datent pas d’hier. Il y a quelques mois, une vive altercation avait éclaté dans les locaux de la FECAFOOT à Tsinga. Samuel Eto’o, visiblement irrité, avait rappelé à Marc Brys qu’il a été un grand joueur, sous-entendant ainsi que son expérience de terrain lui donnait une légitimité certaine dans les décisions concernant l’équipe nationale. Cet incident montre bien à quel point les relations sont tendues entre le président de la FECAFOOT et le sélectionneur, chacun défendant avec vigueur sa vision du football.

Le MINISTÈRE des Sports : un arbitre nécessaire ?
L’intervention du ministère des Sports, dirigé par sa Majesté Narcisse Mouelle Kombi, vient encore compliquer la situation. En nommant Marc Brys, le ministère a montré qu’il souhaitait jouer un rôle actif dans la gestion de l’équipe nationale. Cependant, ce geste pourrait être perçu comme une tentative de contrecarrer l’autorité de la FECAFOOT, ou de mettre en place un contre-pouvoir face à Samuel Eto’o. Le ministère pourrait être tenté d’arbitrer les décisions importantes, y compris le choix des terrains de jeu, pour s’assurer que l’intérêt national prime sur les intérêts particuliers de la fédération.

Conclusion : une collaboration indispensable

En fin de compte, la réponse à cette question ne peut être tranchée d’un seul coup. Ni l’entraîneur ni la FECAFOOT ne peuvent prétendre à une autorité exclusive sur le choix du terrain de jeu. Une collaboration étroite entre Marc Brys, Samuel Eto’o, et le ministère des Sports est indispensable pour trouver un terrain d’entente. Ce n’est qu’en alliant les considérations sportives aux impératifs économiques et logistiques que le Cameroun pourra offrir à son équipe nationale les meilleures conditions pour briller sur la scène internationale.