Dans une déclaration poignante qui résonne comme un cri du cœur, le gardien international camerounais André Onana s'est exprimé sur l'évolution de l'équipe nationale du Cameroun, pointant du doigt la perte progressive de son identité et de ses valeurs fondamentales.
"L'équipe nationale de mon pays a beaucoup perdu. On a perdu des leaders. On a perdu des gens qui mettaient de l'ambiance," affirme André Onana avec une sincérité désarmante. Ces mots, prononcés par l'un des piliers actuels de la sélection camerounaise, traduisent une préoccupation profonde quant à l'avenir des Lions Indomptables.
Le portier, qui évolue au plus haut niveau européen, souligne particulièrement ce qu'il considère comme une dilution de l'identité camerounaise au sein de l'équipe nationale : "Je pense qu'on est aussi en train de perdre notre identité car il y a beaucoup de mélanges aujourd'hui." Une observation qui ne manquera pas de faire réagir dans un contexte où la question des joueurs binationaux fait régulièrement débat dans le football africain.
Avec nostalgie, Onana évoque la figure d'Ambroise Oyongo Bitolo, latéral camerounais connu pour sa joie de vivre communicative : "À l'époque, on avait des joueurs comme Oyongo Bitolo, un seul comme lui, c'est un cadeau de Dieu. C'est tellement positif. C'est celui que tout le monde aime. Tout le monde veut être avec lui."
Cette référence à Oyongo souligne l'importance que le gardien accorde à l'ambiance au sein du groupe, à la cohésion et à l'esprit collectif - des valeurs qui, selon lui, s'estompent progressivement dans la sélection actuelle.
Interrogé sur l'absence de trophée majeur dans son palmarès avec la sélection, André Onana livre une réponse empreinte de patriotisme : "Je n'ai rien gagné avec les Lions ? Si, j'ai gagné. Arborer le maillot de l'équipe nationale de mon pays, c'est une victoire."
Pour le gardien, le simple fait de représenter le Cameroun constitue déjà un accomplissement remarquable : "Mon rêve était de porter ce maillot. À partir de ce moment-là, c'est une victoire exceptionnelle. Nous sommes dans un pays de foot et il y a des millions de Camerounais qui aimeraient faire ce que nous faisons."
À travers ces déclarations, André Onana lance un véritable appel à ses coéquipiers et aux instances dirigeantes du football camerounais. Sans pointer de coupables, il invite à une réflexion collective sur les valeurs qui ont fait la grandeur des Lions Indomptables par le passé.
La question de l'identité nationale dans le football moderne est d'autant plus pertinente dans un contexte de mondialisation où de nombreux joueurs évoluent loin de leurs racines. Le message d'Onana résonne comme un rappel de l'importance de préserver l'héritage culturel et sportif du Cameroun, pays qui a écrit quelques-unes des plus belles pages du football africain.
Ces propos interviennent à un moment charnière pour les Lions Indomptables, engagés dans un processus de reconstruction après plusieurs compétitions en demi-teinte. Ils mettent en lumière les défis auxquels fait face non seulement le Cameroun, mais de nombreuses sélections africaines : comment concilier modernité et tradition, talent individuel et esprit collectif, ambitions internationales et identité nationale ?