Martin Camus Mimb rend hommage à Issa Hayatou, ancien champion d'athlétisme devenu la personnalité footbalistique la plus importante d'Afrique. Hayatou, champion du Cameroun des 400 mètres et 800 mètres, a souvent été sous-estimé par ses camarades de classe devenus footballeurs de haut niveau. Cependant, son parcours démontre que l'athlétisme n'était qu'un point de connexion avec le sport pour lequel il avait une véritable passion.
Sous la tutelle de figures comme le Pr René Essomba et Ibrahim Mbombo Njoya, Hayatou a cultivé la patience et le savoir-faire administratif nécessaires pour atteindre les sommets du football africain. En 1988, il succède à Ydnekatchew Tessema à la tête de la CAF, suscitant des interrogations sur sa capacité à maintenir le flambeau
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Comment un champion d’athlétisme, champion du Cameroun des 400 mètres et 800 mètres,a fini par devenir la personnalité footbalistique la plus importante d’Afrique ? C’est en partie une des choses qui a parfois fondé les regards condescendants, de ses camarades de classe, devenus footballeurs de très haut niveau. Ils n’ont pas intégré que l’athlétisme n’était que le point de connexion avec le sport pour lequel il avait d’évidents atome crochus. Parce que loin des pistes d’athlétisme, il a cultivé la patience de l’apprentissage, sous des figures comme le Pr René Essomba ou Ibrahim Mbombo Njoya. C’est un « inconnu » bardé de savoir-faire administrative, qui atterrit à la CAF, pour remplacer un homme d’une poigne légendaire, l’éthiopien Ydnekatchew Tessema. Celui qui avait mobilisé l’Afrique, pour le boycott de la Coupe du monde 1978, pour protester contre le manque de considération de la représentativité africaine. On est donc curieux lorsque débarque Hayatou en 1988, et plein de questionnements, sur sa capacité à garder haut le flambeau.
Il fera mieux. Il monte au filet et obtient une meilleure représentativité africaine en Coupe du monde, aidé par les arguments sportifs qu’il a contribué à construire. Mais s’il y’a deux choses qui l’auront profondément attristé, c’est la ligue complotiste des anciens footballeurs qui ont soutenu Blatter en 2002, lorsque pour la première fois, un africain osait lever la tête, pour postuler à la présidence de la Fifa. Tous ou presque, contre espèces sonnantes, l’ont désavoué. Puis… il a obtenu le privilège de diriger cette Fifa, par le coup du destin, lorsque le vent de la désinsectisation des corrompus, a soufflé sur la FIFA. Ce Hayatou là, a subi son pire revers, poussé à la sortie à la Caf, par une horde de dirigeants de fédérations, à la solde d’une Fifa rancunière. Le petit coureur des 400 mètres n’avait jamais imaginé lorsque le soleil de Douala brûlait des plantes de pieds sur des pistes d’athlétisme de fortune, il n’avait jamais imaginé qu’il arriverait là où il est arrivé. Ce parcours mérite une standing ovation. J’attends de lire les hommages… le moment d’hypocrisie le plus beau. Merci pour tout !
Martin Camus MIMB
NsangNkong
La Plume de Jésus