Infos Sports of Thursday, 19 April 2018

Source: Signature n ° 0 0 8 9

Je n’ai jamais reçu un coup de fil de Eto’o et je ne l’ai jamais appelé- Dieudonné Happi

Dieudonné Happi ni être en contact avec Samuel Eto'o Dieudonné Happi ni être en contact avec Samuel Eto'o

Le président du Comité de Normalisation de la Fécafoot a accepté de se livrer sans détours à votre journal. Edifiant.

Merci Monsieur le Président du comité de normalisation de ce temps que vous avez bien voulu accorder au journal «Signatures» pour faire le point de vos activités. Tout d’abord et à titre personnel, on vous reproche un peu de tout : ce que vous faites, ce que vous n’avez pas encore fait, ce que vous allez faire, dans quel état d’esprit vous trouvez-vous en tant que président du Comité de Normalisation de la Fécafoot ?

Merci au journal «Signatures» que je respecte énormément et dont je saisis ici l’occasion, pour saluer le professionna- lisme. Si vos confrères ou du moins, ceux qui se considèrent comme tels faisaient comme vous, je pense que cela nous évite- rait la désinformation. Je suis extrême- ment serein parce que, la majeure partie des choses qui sont dites, notamment en termes de dénigrement, est fausse parce que si vous avez remarquez, à chaque fois qu’on invente quelque chose contre quelqu’un, cela ne dure pas très longtemps. 24- 48 heures après, cela disparait. Ce qui nous permet de travailler sereinement. Donc, c’est la conscience tranquille que je travaille.

Et en plus, on vous traite de tribaliste…
(Rires) Oui, j’ai moi-même lu des écrits dans lesquels, on me traite de tribaliste parce que je n’ai pas licencié monsieur Tamo ou mademoiselle Fotso, et j’en passe. Ecoutez ! On ne licencie pas des gens sans qu’ils aient commis de faute ou tout simplement parce qu’ils appartiennent à telle ou telle tribu. On m’a également traité d’anglophobe alors même que j’ai libre- ment recruté un secrétaire général d’origine anglophone. Je viens par exemple de recruter une jeune fille très brillante sur la base de son Curriculum vitae et ce n’est qu’après que j’ai découvert qu’il s’agit de la fille du Pr. Jean Tabi Manga que je ne connais d’ailleurs pas personnellement. Je puis vous assurer que depuis qu’elle est là, c’est à notre satisfaction qu’elle travaille. Je vais vous faire une confidence ; j’ai grandi à l’internat depuis pratiquement l’âge de neuf ans jusqu’à la fin de mes études uni- versitaires. Quand vous avez passé la majeure partie de votre vie à l’internat, il vous est impossible d’être tribaliste. Dès mon retour au Cameroun, je me suis ins- tallé dans la région du Nord où j’ai passé presque trente ans. Jamais on ne m’a traité de tribaliste.Apparemment je suis tribaliste depuis que je suis arrivé à la Fécafoot.

Quand vous n’êtes pas tribaliste vous êtes à la solde d’Eto’o pour liquider les comptes aux amis de monsieur Tombi…
J’apprends que c’est monsieur Eto’o qui m’aurait nommé. Vraiment, tout cela est ridicule. Je puis vous dire que depuis que je suis ici à la Fédération, et vous pouvez le vérifier au niveau de toutes mes lignes téléphoniques, je n’ai jamais reçu un seul coup de fil de monsieur Eto’o et je ne l’ai jamais appelé au téléphone. Par contre, il est déjà passé ici une à deux fois depuis que nous sommes là. J’ai demandé à le ren- contrer parce que je voulais ramener un certain nombre de joueurs dans l’équipe et j’ai estimé qu’il pouvait nous être utile à cet effet tout comme je l’ai fait avec le gar- dien des buts, Idriss Carlos Kameni, pour ramener les joueurs qui sont partis. J’ai été recruté selon ce que j’ai appris, sur la base de mon intégrité morale. Et depuis ma nomination jusqu’à ce jour, personne n’a encore remis en cause mon intégrité morale.

Pensez-vous que quelqu’un qui a vécu pendant 67 ans dans l’intégrité, et qui a été reconnu par 26 millions de Camerounais comme étant intègre, soit prêt à sacrifier cela pour un passage de six mois à la Fécafoot ?
Tout cela est vraiment amusant. Vous pouvez vous renseigner. Depuis que je suis ici, j’ai demandé que l’on fasse absolument tout pour rester coller aux textes. Je vais même aller plus loin. Je sais qu’on m’attend à deux virages : celui de l’argent et celui de l’impartialité c’est-à- dire, soit que je détourne ou dilapide les fonds de la fédération, soit que je favorise un tiers au détriment d’un autre. Seulement, lorsque l’on bénéficie du capital d’intégrité dont je jouis à ce jour, et quand vous connaissez les principaux virages au bout desquels vous êtes attendus, et que vous vous laissiez prendre, ce serait tout simplement regrettable.



Comment réagissez-vous à la plainte déposée au Tas, suite à la prorogation de votre mandat par la Fifa ?
Je n’ai jamais demandé de prorogation de mandat. Le comité de Normalisation a été nommé et installé ici par la Fifa.


Justement vos pourfendeurs vous prêtent l’intention de vouloir rester en poste jusqu’à la Can 2019 ?
Déjà au 14 décembre 2017, nous avions déjà pratiquement bouclé les textes avec la Fifa. Elle l’a d’ailleurs reconnu ici officielle- ment le 27 février quand ils sont venus proroger ce mandat. Rassurez-vous ! Je ne vois personne d’honnête qui puisse avoir envie de rester à la Fécafoot pour six mois. Si on est élu pour quatre ans, cela peut se comprendre. Mais quand on vous confie un mandat express de six mois, je pense qu’une personne honnête n’aurait pas envie de rester ici parce que ce n’est pas en six mois que vous pourriez véritable- ment changer les choses. Mais, vous pouvez jeter les bases du changement. Par contre, lorsque vous êtes élus pour un mandat de quatre ans, vous aurez par exemple six mois pour regarder, six mois pour mettre les choses en place et nettoyer comme la Fifa nous le demande et le reste du temps pour construire.

J ’ai un cabinet d’avocats qui a pignon sur rue. Sans vouloir me jeter des fleurs, je ne pense pas qu’il soit le der- nier cabinet de la République au vu du type de clientèle que nous avons.Aujourd’hui, ce cabinet court un très grand risque parce que je suis obligé de travailler pendant cinq jours à Yaoundé pour la Fécafoot et, le samedi et le dimanche à Douala pour le compte du cabinet. Heureusement que ma fille est avocate et qu’à ce titre, elle gère le cabinet en mon absence. C’est d’ailleurs pour moi, le lieu de la remercier. Je pense que si elle n’avait pas été là, je n’aurais certainement pas accepté ce travail. Mon plus grand rêve est de partir d’ici le plus tôt possible et après avoir bien accompli mon travail. J’ai dit à la Fifa que je n’avais pas l’in- tention de dépasser les six mois. Mais ils m’ont expliqué que ce serait difficile. Ils m’ont fait comprendre pourquoi il fallait proroger le mandat du Comité de Normalisation. Premièrement, parce que, bien avant la nomination d’un Comité de Normalisation à la Fécafoot, la Fifa était déjà en concertation avec le gouvernement camerounais au sujet de la révision de la loi du 15 juillet 2011 et d’après ce que la Fifa nous a expliqué, le gouvernement s’était engagé changer cette loi depuis la session de novembre de 2017. Malheureusement, cela ne s’est pas fait et la Fifa a décidé de proroger notre mandat pour arrimer les statuts de la Fécafoot avec les lois du Cameroun. De la même manière, au moment où l’on nous installait, la Fifa nous a informés de l’audit qui serait effectué par un cabinet choisi par elle-même et que par conséquent, les élections ne pouvaient pas avoir lieu. Ces auditeurs sont d’ailleurs pas- sés ici, je crois au mois de mars dernier ou en février et devraient être à pied d’œuvre. Dans ces conditions, les élections ne pou- vaient pas avoir lieu. Mais, ils ont tenu à préciser que cela n’est pas une spécificité pour le Cameroun. Partout dans le monde où il y a eu un comité de normalisation, il y a toujours un audit de l’exécutif sortant. De même qu’à la fin du mandat du Comité de Normalisation, il y aura un audit.


«A partir du moment où les choses fonctionnent d’une certaine manière, dès que vous voulez les normaliser l’on vous attaque. C’est même extrêmement difficile parce que, quand on vous demande de normaliser, il s’agit de rendre les choses normales. Dès que
vous voulez normaliser, vous vous attaquez à des intérêts en interne tout comme en externe. Automatiquement, çà crée des problèmes…»


Parlons à présent des dossiers concrets. La Can 2019, où en est-on ? Le Maroc s’est calmé. Et maintenant? Le Maroc ne s’est pas calmé mais il a fait disparaitre la rumeur. Le Maroc a clarifié cette position qui était entretenue par la rumeur. Il est même allé plus loin en déclarant que non seulement il n’était pas à la récupération de la Can attribuée par la Caf au Cameroun, mais, qu’il était prêt à accompagner le Cameroun dans l’organisation de cette compétition. Le Maroc est prêt à accueillir des Camerounais, à les former et à les prendre en charge du début à la fin, à ses frais. Lorsque j’ai posé le problème de la position du Maroc face à l’amplification des rumeurs, mes interlocuteurs marocains ont affirmé que ceux qui véhiculent de telles rumeurs, ne connaissent pas les relations entre le Cameroun et le Maroc, entre le président Paul Biya et le roi Mohamed VI. Ils ont tenu à me rappeler qu’à l’époque, alors que le Roi n’était encore que prince héritier, la majorité des voyages effectués au Cameroun par son père, c’était en sa compagnie. Quand il était envoyé en mission auprès du président Ahidjo par son père, la personne qui l’accueillait et l’encadrait durant son séjour, c’était le président Paul Biya. En outre, sa première visite en Afrique sub-saharienne quand il accède au trône est si je ne m’abuse, est réservée au Cameroun. Ainsi, ces relations sont telles qu’il est impossible pour le Maroc, même s’il était intéressé, d’arracher la Can au Cameroun.

Et sur le terrain ici au Cameroun, ça avance ?
Les choses avancent sans problème conformément au calendrier que les entreprises se sont fixés. En ce qui me concerne en ma qualité d’interface entre la Caf et le Cameroun, les préparatifs avancent normalement et logiquement, d’ici à la fin de cette année, l’essentiel sera livré. Et même s’il reste des bricoles, ça ne devrait pas dépasser le mois de janvier 2019. Donc, il n’y a aucune raison pour que nous ne soyons pas à date le jour dit.

Sur le plan technique, vous avez commencé à battre le rappel des troupes en vous réconciliant avec ceux qui sont partis de la tanière pour des rai- sons diverses. Après les premiers, qui seront les prochains ?
Les compatriotes qui défendaient les cou- leurs du pays et qui sont partis, n’avaient rien contre leur pays. Il y avait des intérêts d’ordre particulier d’après ce que j’ai cru comprendre. Nous sommes en train de battre le rappel des troupes tel que vous le dites, pour pouvoir revenir dans la tanière. Il y a déjà une demi-douzaine qui est reve- nue dans le cadre du match contre le Koweit.Vous avez vu leur prestation. C’est essentiellement des compatriotes qui évoluent dans des compétitions d’un niveau extrêmement élevé et qui sont pratique- ment, tous titulaires dans leurs clubs respectifs. Quant aux Matip et autres, nous avons déjà avec eux, des accords de principe pour revenir. Nous devons program- mer une nouvelle rencontre en fonction de leur agenda et je pense que d’ici les prochains matchs amicaux, ils seront là.

Un avis d’appel d’offre a été lancé pour le recrutement d’un nouvel entraîneur. Qui sont les candidats ? Qui en sera l’heureux élu ? Qui sera l’entraineur des Lions lors de cette Can de 2019 ?
L’entraîneur des Lions lors de la Can de 2019 sera celui qui sera élu parmi la petite centaine de candidats que nous avons reçus. Ces candidatures sont actuellement en étude et à la fin de celle-ci, il y aura une short list. Nous voulons vraiment qu’elle soit short avec pratiquement trois noms. Nous pouvons déjà nous réjouir de ce que dans cette liste, il y a des candidatures remarquables. Le plus important c’est que la commission nous aide à faire le bon choix.

Vous pouvez nous parler de certains de ces candidats ?
Il y a Jean-Paul Akono, Didier Six, Makélélé, Lothar Matthaus, Pierre Lechantre etc… Ils sont près d’une centaine.

Pourrions-nous avoir accès à cette liste ?
Ce serait même une très bonne chose. Les Camerounais sont vingt-six millions de footballeurs et autant d’entraîneurs. Ils pourraient donc nous aider à bien choisir. Je souhaite que le Seigneur nous aide à avoir le meilleur entraîneur pour le Cameroun.

Quelles sont vos relations avec la tutelle ? Apparemment, ça ne va pas très fort.
Qui vous a dit cela ? La rumeur (rires).

Ecoutez, je vais vous dire que je suis une personne extrêmement facile à vivre. Je peux vous certifier que j’ai d’excellentes relations avec la tutelle. Ce que je souhaite, c’est simplement que chacun fasse son tra- vail. La tutelle fait son travail en parfaite relation avec la fédération, tandis que la fédération fait son travail en toute indé- pendance et en parfaite collaboration avec la tutelle. Vous savez cependant qu’un tuteur c’est aussi quelqu’un qui a envie de vous dire quoi faire. Et, c’est normal que la tutelle donne son avis. Maintenant, il revient à nous de choisir les bons conseils et de les appliquer au moment opportun ou, de de choisir autre chose et d’expliquer à la tutelle, les raisons de son choix. Et sur ce plan, je pense qu’il ne devrait pas avoir de problèmes.

Pour terminer, c’est facile d’être président de la Fécafoot ?
Je vais vous surprendre. C’est extrême- ment facile d’être président de la Fécafoot parce qu’il vous faut tout simplement être droit et juste. Et, c’est ce que nous nous évertuons à faire depuis notre arrivée. Nous ne sommes pas spécialistes des démentis et des rumeurs. Je suis d’ailleurs convaincu ce n’est pas la bonne posture. Je reste persuadé que toutes les rumeurs finissent très rapidement par disparaitre. Par contre, je vais vous avouer que, être président de la Fécafoot dans la position dans laquelle nous sommes, n’est pas du tout facile. A partir du moment où les choses fonctionnent d’une certaine manière, dès que vous voulez les normali- ser l’on vous attaque. C ’est même extrê- mement difficile parce que, quand on vous demande de normaliser, il s’agit de rendre les choses normales. Dès que vous voulez normaliser, vous vous attaquez à des inté- rêts en interne tout comme en externe. Automatiquement, çà crée des problèmes. Je vous prends un exemple simple. Les Lions en stage doivent être nourris, logés, soignés, transportés. Ils sont dans hôtel auquel ils font d’ailleurs de la publicité. Cà coûte cher, mais personne n’est prêt à négocier une réduction auprès de l’hôtel. Ce que le client lambda obtient facilement. Au contraire, on surfacture alors que l’on aurait dû faires économies. Et cela, je ne peux le tolérer et j’exige que l’on obtienne des réductions. Lorsque vous vous atta- quez à cela, vous vous attaquez à des inté- rêts de l’hôtel d’abord et à bien d’autres. Ne soyez donc pas surpris d’avoir en face de vous, des obstacles. Et je peux vous assurer qu’il y en a. Mais, une fois que les choses sont normalisées, si vous êtes juste et droit, la Fécafoot devient très facile à diriger.

Votre mot de fin ?
Je voudrais pour terminer, dire un mot en direction de tout ce monde à l’imagination fertile pour dire des choses dont ils ne mesurent pas souvent la gravité. Il y a une station radio ici à Yaoundé qui se brosse les dents avec mon nom, ma famille et le Comité de Normalisation chaque matin. Certains fidèles auditeurs jusque-là de cette fameuse chaîne m’ont approché pour exprimer leur déception face à cette manière de faire. Mais je le dis toujours, les choses sales meurent de leur propre poison. Je demande à toutes ces personnes et au premier chef , les journalistes, de se rapprocher de leur cible pour avoir la bonne information. Je pense que depuis que nous sommes là, il n’y a pas un seul journaliste qui ait demandé à nous rencontrer pour obtenir des informations et qui ait trouvé la porte fermée. Ce n’est pas en se comportant comme ils le font, qu’ils rendront service à la Fédération ou à leurs commanditaires.