Les nouvelles qui viennent de Brazzaville ne sont pas bonnes. Non seulement le Cameroun peine sur le plan sportif après une dizaine de jours de compétition, mais encore, le pays de Roger Milla, meilleur footballeur du siècle selon le quotidien sportif français L’Équipe en 2001, suscite vives polémiques et moqueries en raison de la taille de sa délégation présente dans la capitale politique congolaise depuis plus d’une semaine, à l’effet de prendre part à la 11e édition des Jeux africains.
285, c’est le nombre d’athlètes sélectionnés par les autorités camerounaises. Ces sportifs sont répartis dans onze (11) disciplines, notamment athlétisme (déficients visuels et valides), basketball (dames), boxe, football (dames), haltérophilie, handball (dames), judo, karaté, lutte, powerlifting et volley-ball (dames et messieurs).
Mais, en plus des compétiteurs, d’autres individus, par dizaines, encombrent la Cameroon team. Il s’agit, selon des sources dignes de foi au sein de la délégation, des fonctionnaires du ministère des Sports et de l’Éducation physique (Minsep), des services du Premier ministre et même, de la présidence de la République.
Ces personnes ont embarqué dans le vol à destination de Brazzaville, moins dans le but de porter main forte au groupe, que de percevoir des frais de missions sur le dos du contribuable camerounais. De sources bien introduites sont formelles quant à la dimension peu ordinaire de la team Cameroon. En effet, au hit-parade des délégations pléthoriques au Congo, le Cameroun est certainement parmi le duo de tête.
C’est du moins l’avis des médias congolais qui s’amusent à suivre les membres de cette délégation, véritable melting-pot de tout et n’importe quoi, dans les rues et hôtels de «Brazza», question de savoir à quoi tout ce monde sert.
Joint au téléphone depuis Yaoundé, un responsable de fédération civile nationale a confirmé la présence de personnes non expertes au sein de la délégation camerounaise. Selon notre interlocuteur, qui a requis l’anonymat, «l’activité principale de ces intrus est de flâner à l’hôtel ou dans les gymnases, en attendant l’heure du repas. Quand il n’est pas question de séances de shopping avec leurs petites amies qui ont eu la gentillesse de venir jouer les dames de compagnie».
Aucun autre officiel de la délégation camerounaise n’a souhaité répondre à nos questions. Tous ceux qui ont été contactés semblent s’être entendus pour évoquer «le droit de réserve». En réalité, il s’agit d’une fuite en avant. Mais dont les conséquences se répercutent déjà sur la performance des athlètes camerounais. Ces derniers sont toujours à la recherche d’une première médaille d’or.
Mal encadrés et encombrés par des coureurs de jupons, les athlètes camerounais auront certainement du mal à atteindre leur objectif, à savoir finir la compétition au cinquième rang. Ce qui serait bien entendu un grand pas vers l’excellence, contrairement aux Xe jeux africains de Maputo au Mozambique, quand les Camerounais gonflés à bloc avaient terminé 7e au classement général.