La Confédération africaine de football traverse une période de turbulences sans précédent. Au cœur de cette crise : un rapport d'audit explosif rédigé par Hannan Nur, cheffe du département de la gouvernance, qui révèle les dysfonctionnements profonds de l'institution. Ce document interne, consulté par Jeune Afrique, met à nu les pratiques managériales opaques qui gangrènent l'organisation.

Les accusations portées sont graves et multiples. Le rapport pointe des possibles conflits d'intérêts dans la distribution de matériel footballistique, mettant en lumière un système de favoritisme qui semble avoir infecté les processus décisionnels de la CAF. Les différences de traitement au sein même du secrétariat général sont dénoncées, révélant une culture organisationnelle profondément inéquitable et discriminatoire.

Véron Mosengo-Omba, secrétaire général visé par ces révélations, a immédiatement réagi en rejetant catégoriquement le rapport. Pour lui, il s'agit d'une pure et simple tentative de sabotage de ses efforts pour restaurer la crédibilité de la CAF. Son mutisme et son refus de répondre aux questions ne font qu'alimenter les soupçons sur la véracité des accusations portées contre lui.

Le climat de travail au sein de la CAF s'avère particulièrement délétère. Les témoignages recueillis dépeignent un environnement professionnel toxique où le harcèlement moral semble être devenu la norme. Des employés rapportent des pratiques managériales humiliantes qui ont conduit certains d'entre eux à développer des états dépressifs. Mosengo-Omba est décrit comme un dirigeant méprisant, important avec lui une vision eurocentrée du management qui considère ses collaborateurs africains comme des êtres inférieurs.

Patrice Motsepe, président de la CAF, brille par son absence totale de réaction. Bien qu'alerté dès juillet 2023 par Michel Kizito Brizoua-Bi, ancien président de la commission de gouvernance, il n'a pris aucune mesure concrète pour remédier aux dysfonctionnements. Cette inaction pose des questions fondamentales sur sa capacité réelle à diriger l'institution et à garantir son intégrité.