La cinquième édition du Championnat d’Afrique des Nations de football (CHAN) s’est achevée le dimanche 4 février 2018 par la victoire du Maroc face au Nigéria en finale sur le score de 4 buts à 0. Le royaume chérifien, pays organisateur remporte cette compétition pour la première fois et succède au palmarès à la République Démocratique du Congo (RDC).
La troisième place est revenue au Soudan, vainqueur de la Libye (4-2) à l’issue de l’épreuve des tirs au but lors du match de classement joué samedi. Présent également à cette compétition, le Cameroun conduit par Rigobert Sont a été sorti dès le premier tour avec un bilan de deux défaites et un match nul à l’issue des rencontres de la phase de groupe.
La prochaine édition de cette compétition qui a été lancée en 2009 en Côte d’Ivoire est prévue en 2020 en Ethiopie, en espérantà condition tout simplement que la suggestion de l’ancien lion indomptable Joseph Antoine Bell qui milite pour la suppression de ce tournoi ne soit pas prise en compte par le Comité exécutif de la CAF. Interrogé au Maroc par la presse africaine en marge de cette compétition, l’ancien gardien de l’Olympique de Marseille n’est pas passé par quatre chemins pour proclamer l’inutilité de cette compétition de la Confédération africaine de football (CAF).
« Je crois sincèrement, j’ai déjà eu à le dire par le passé, cette compétition n’aurait dû jamais exister. Maintenant qu’elle existe, il y a déjà un premier pas qui a été fait par le président de la CAF, du moins par le Comité exécutif de la CAF qui est très significatif : supprimer le titre de meilleur joueur évoluant sur le continent qui doit montrer la voie. C'est-à-dire qu’en fait, pour moi, si le CHAN doit se développer, ce n’est pas uniquement sur le plan marketing, sur tout ce qu’il y a à côté. S’il doit se développer sur le plan sportif, le CHAN devra se tuer tout seul.
C'est-à-dire que s’il se développe vraiment, ça voudra dire que sportivement, les joueurs ont monté le niveau et s’ils ont monté le niveau, les portes de l’équipe nationale étant ouvertes à tous, ils seront capables d’entrer en équipe nationale et ne joueront donc plus cette compétition. Tout le monde verra que cette compétition de seconde zone n’a pas sa place. Maintenant, si les joueurs, si les fédérations ne comprennent pas le sens du CHAN, qui est à mon avis une sanction vis-à-vis des fédérations pour n’avoir pas vu le fossé se creuser entre l’international et le local, alors, on continuera à avoir une compétition de touristes qui ne sert pas à grand-chose parce que ce seront des joueurs qui ne peuvent pas jouer en équipe nationale A étant donné que le sommet du foot, c’est l’équipe nationale A.
Donc, on ne peut pas rester dans une équipe A’ et prétendre que c’est une carrière. Non, être remplaçant n’est pas une carrière. Je continue à dire que le CHAN c’est le Bac de ceux qui ont échoué », a-t-il déclaré. « C’est bien pour les joueurs, a-t-il ajouté, parce que je les vois intéressés. Mais, je pense qu’il faudrait qu’ils se disent tous que l’objectif est précisément de se montrer si bon qu’on annule le CHAN. Vous ne pouvez pas continuer à dire que pour porter le maillot de l’équipe nationale, il faudrait qu’on ait enlevé tous les meilleurs ».
L’objectif de la création de ce tournoi auquel ne participent que des joueurs évoluant dans un club de leur pays était pour la CAF de créer une belle vitrine pour les footballeurs des championnats africains et donner aux joueurs locaux une chance de s'exprimer au niveau international. Mohammed Djetei, Joseph Jonathan Ngwem, Moumi Ngamaleu, Hugo Nyame, Samuel Oum Ngwet, Franck Boya, Alexandre Kombi Mandjang, Atouba Yaziz Emane… sont quelques joueurs camerounais dont les "bonnes" prestations au CHAN Rwanda 2016 ont donné un relatif coup d'accélérateur à leur carrière.