Infos Sports of Wednesday, 7 August 2024

Source: www.camerounweb.com

La boxeuse camerounaise Cindy Ngamba va décrocher une médaille pour cette étrange équipe pour son homosexualité

La boxeuse camerounaise Cindy Ngamba La boxeuse camerounaise Cindy Ngamba

La boxeuse camerounaise Cindy Ngamba participe aux Jeux Olympiques de Paris, mais sous la bannière de l’Équipe des réfugiés. Assurée de décrocher une médaille, elle ne peut espérer rentrer dans son pays en raison de son orientation sexuelle. C’est ce que révèle un dossier exclusif de Jeune Afrique. Voilà une perte pour le pays de Paul Biya. C’est

Ce 8 août, Cindy Ngamba disputera sa demi-finale face à la Panaméenne Atheyna Bylon dans la catégorie des moins de 75 kilos. La native de Douala remportera une médaille, mais celle-ci ne sera pas comptabilisée dans le bilan du Cameroun, lequel, à ce jour, n’en a remportée aucune. Elle ira dans l’escarcelle de l’Équipe des réfugiés pour laquelle la boxeuse est engagée, indique Jeune Afrique.

Jeune Afrique rappelle que le Comité International Olympique a créé cette équipe en 2015 pour permettre à des athlètes réfugiés de participer aux Jeux Olympiques de Rio de Janeiro en 2016. Cette année, trente-sept athlètes, originaires de onze pays, sont engagés dans douze disciplines. Pour concourir sous cette bannière, il faut avoir obtenu le statut de réfugié de la part du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) dans son pays d’accueil et être un sportif de haut niveau. Cindy Ngamba était la porte-drapeau de cette équipe lors de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris, le 26 juillet dernier.

Après avoir battu la Canadienne Tammara Tbiébault et éliminé la Française Davina Michel en quarts de finale, Cindy Ngamba affrontera en demi-finale la Panaméenne Atheyna Bylon et potentiellement en finale l’Australienne Caitlin Parker ou la Chinoise Li Qian. Même en cas de défaite, elle est assurée de décrocher au minimum la médaille de bronze, ce qui serait la première de la courte histoire de l’Équipe des réfugiés.

Cindy Ngamba est née en 1998 à Douala, la seconde ville du Cameroun. En 2009, à l’âge de 11 ans, elle rejoint à Bolton, en Angleterre, son père et son frère. Sa mère, précaire, ne parvenait plus à subvenir aux besoins de la famille. Elle obtient le statut de réfugiée en 2020 après avoir annoncé son homosexualité et l’impossibilité pour elle de retourner au Cameroun, où l’homosexualité est considérée comme un crime passible d’une peine de prison et d’une amende, précise Jeune Afrique.

Arrivée en surpoids à Bolton, Cindy Ngamba a vécu des premiers mois très compliqués en Angleterre. Au Cameroun, elle jouait au football, un sport qu’elle a continué à pratiquer après son immigration. Puis elle s’est intéressée à la boxe et a intégré un club de quartier, où elle s’est entraînée dur. En quelques mois, elle a réussi à perdre du poids et a commencé à disputer des combats amateurs, remportant même trois titres de Championne du Royaume-Uni dans différentes catégories.

Le brillant parcours de la Doualaise aux JO de Paris est suivi de loin au Cameroun. « Ce n’est pas vraiment un sujet pour les Camerounais. Cindy Ngamba n’est pas connue, hormis dans les cercles de la boxe les mieux informés. La majorité des gens a appris son existence lors de sa qualification pour les demi-finales. Et elle ne participe pas aux JO sous les couleurs du Cameroun », explique le journaliste Jean-Samuel Biyong, qui couvre la compétition pour la CRTV.