Infos Sports of Tuesday, 27 August 2024

Source: www.camerounweb.com

La décolonisation mentale dans le sport : la réflexion percutant de Martin Camus MIMB

Martin Camus MIMB Martin Camus MIMB

Dans une analyse percutante, Martin Camus MIMB remet en question les paradigmes établis dans l'évaluation des talents footballistiques. Il souligne comment l'impérialisme médiatique et la domination des ligues européennes ont façonné notre perception des "grands joueurs", occultant souvent les talents exceptionnels qui n'ont pas évolué sur ces scènes prestigieuses. MIMB invite à une réflexion profonde sur nos critères de jugement, l'importance de l'archivage de notre histoire sportive, et la nécessité de valoriser les talents locaux face à la mondialisation du football. Son analyse provocante défie nos conceptions préétablies et appelle à une décolonisation de notre pensée sportive.




LA DÉCOLONISATION MENTALE DANS LE SPORT…
Je vais commencer par l’image que vous voyez. Et je vais vous dire exactement ceci: Le mec que vous voyez balle au pied, était plus fort que Ronaldinho. Ce sera difficile à comprendre pour certains , exactement comme quand on disait à une époque que la terre tourne autour du soleil, et les yeux humains ne voyant rien tourner, ne l’acceptaient pas. De la même façon, vos yeux n’ayant d’yeux que pour YouTube et Facebook ne voyant pas ce qu’on dit, ne l’accepteront pas. Vos cerveaux, ayant malicieusement été préparés à intégrer que ne pas avoir joué pour les grands clubs européens, te disqualifie dans La Tribune des meilleurs. Il serra donc facile pour les cerveaux modernes, d’accepter que Garrincha qu’il n’ont vu jouer ni au Real, ni à Barcelone, ni au Bayern, n’existe pas, quand on parle même des joueurs super moyens comme Ousmane Dembelé.

Comment ils ont procédé dans l’impérialisme de la pensée ? Ils ont d’abord confisqué le média. La télé d’abord, et lorsque internet est arrivé, ils ont saturé de leurs images. Ne trouvant rien d’autres que les leurs, vos cerveaux ont été fixés sur ce qu’ils ont décidé de vous montrer. Si je dis aujourd’hui à un africain que Charles Lea EYOUM était plus talentueux que Neymar, ils me poseront une ou deux questions : il a joué où ? Il a gagné quoi? Parce que le modèle de pensée et les paramètres de comparaison des cerveaux, ont été infiltrés par leurs standards : Les grands clubs sont:….. Les grands joueurs jouent dans les grands clubs et gagnent les champions League. Ce qui est un vrai banditisme. Parce que si le talent de Maradona n’était pas insolent, ils l’auraient éclipsé de la même manière, n’ayant jamais gagné leur Ballon d’or ! Ils modifient intelligemment les règles au fil du temps, en donnant l’impression de s’ouvrir, mais à la réalité en utilisant les autres pour pérenniser leur impérialisme.

Les africains pris au piège du satellite et des outils d’archivages qu’ils n’utilisent que pour des insultes et le dénigrement, seront pris dans 50 ou 100 ans, au piège de ce que nous vivons aujourd’hui. Dans cent ans, par la saturation des données et la sublimation de leurs étoiles, en balançant en plus comme crédibilité d’analyse les statistiques qui ne veulent pas dire grand chose, dans cent ans, ils arriveront à faire croire à vos petits enfants, que parce que Giroud a gagné la Coupe du monde et marqué beaucoup de buts pour l’équipe de France, il était plus fort que Eto’o, Weah, Milla ou Drogba. Et ils croiront, exactement comme aujourd’hui, on peut vous faire croire que Zidane était plus fort que Mbida Arantes, que Yachine ou Buffon étaient plus fort que Nkono, que Kolo Muani est plus fort que Bocandé, ou Salif Keita, que Baresi était plus fort que le zaïrois Bwanga Tshimen, Ballon d’or africain 1973. Ils auront raison, parce que pour nous l’archivage est oral. Et lorsqu’on décide d’utiliser les outils d’impérialisme comme YouTube et autres, c’est pour archiver nos Ballon d’Or d’insultes et de la calomnie. Si j’ose même seulement dire ici maintenant que je suis plus fort qu’un petit débrouillard qu’ils voient sur le satellite, ils vont courir écrire partout: « ce n’est pas lui qui avait… ce n’est pas lui qu’on avait… » Et les autres eux, écrivent l’histoire. Ça fait pitié.
Martin Camus MIMB
#NsangNkong
La Plume de Jésus