Le domicile familial de Patrick Ekeng, situé au quartier Ngousso à Yaoundé, ne désemplit pas depuis vendredi 6 mai 2016. Parents, amis et simples connaissances viennent soutenir la mère, les frères et sœurs du footballeur. Au passage du reporter de Cameroon-Info.Net samedi, la consternation est perceptible. Les visages fermés et parfois remplis de larmes.

Dans cette ambiance lourde, des proches du joueur ont consenti à livrer quelques réactions. «Patrick a discuté avec certains membres de la famille avant le match. Il disait ne pas être en forme. Il avait même demandé à ne pas disputer la rencontre, mais son entraîneur en avait décidé autrement», nous a dit la sœur aînée d’Ekeng.

La jeune dame fait savoir que sa famille est consternée, mais s’interroge. «Il y aura certainement une conversation avec les responsables du club afin qu’ils nous expliquent ce qui s’est passé: pourquoi il n’y a pas de réanimation au stade, pourquoi il n’a pas été oxygéné, pourquoi il n’y a pas le matériel pour empêcher de langue de rentrer», déclare-t-elle.

Un questionnement que partagent les experts de la médecine sportive. Dr Josué Bissou Mahop dit ne pas comprendre l’absence d’un défibrillateur (appareil servant à l’oxygénation). Il pense aussi qu’Ekeng aurait pu être sauvé si des gestes essentiels avaient été faits: «placer le joueur en position latérale de sécurité vers la gauche, basculer l’athlète vers l’arrière pour libérer les voies arrières afin que la langue ne ferme pas la glotte», indique l’expert.  

Cela n’a pas été fait et Patrick Ekeng est parti à l’âge de 26 ans. «Le Seigneur a envoyé une étoile dans ma maison, il l’a reprise. Je m’incline devant sa sentence», conclut avec philosophie Céline Chemu, la mère du footballeur.