Deux mois et une dizaine de jours pour lancer les activités de la saison sportive 2018 au sein de toutes les fédérations sportives nationales. La circulaire No 001 du 19 janvier 2018 instituant le mois d’ouverture de saison des fédérations sportives civiles nationales signée du patron des sports est claire.

La correspondance qui est adressée aux responsables des fédérations sonne comme une instruction voire une injonction. Le ministre donne une période, et plus encore deux dates à respecter, celles du 20 janvier, mais surtout la fermeture le 31 mars. En un mot comme en mille, Pierre Ismael Bidoung Mpkatt exige aux fédérations d’ouvrir leur saison sportive au cours de cette période bien précise.

Ainsi, le patron des sports s’affirme dans cette sortie comme le chef de toutes ces associations civiles nationales. Une position qui suscite mille et une interrogations, surtout sur l’autonomie des fédérations sportives au Cameroun. Au nom de quoi un ministre des sports peut il ordonner l’ouverture d’une saison dans une association privée dont le président est élu de manière démocratique ? Pourquoi seulement ordonner l’ouverture, et ne pas s’assurer du bon déroulement des activités au cours de ladite saison ? Pourquoi le ministère ne sanctionne t il pas ces fédérations qui n’organisent que deux activités pendant l’année sportive, l’ouverture et la fermeture, le temps d’une accolade avec le président de la République ? Autant de questionnement qui taraudent l’esprit des fans et amoureux du football en particulier.

Illustration, elles sont plus d’une fédération qui n’ont pas fonctionné comme dans règles de l’art en 2017. La fécafoot toujours engluée dans les guerres, par exemple, à la Lfpc, un de ses démembrements c’est le flou total. Après trois reports, le General Pierre Semegue, président de la Lfpc, est incapable de dire avec exactitude la date du coup d’envoi de la nouvelle saison au sein de la structure qu’il dirige depuis sept ans.

Par ailleurs, cette instruction du patron des sports camerounais tombe au moment où plusieurs voix s’élèvent au sein des fédérations pour exiger l’organisation des élections longtemps repoussées. Depuis 2016, les bureaux à la tête de la cinquantaine de fédérations sportives sont arrivés au terme de leur mandat de quatre ans. Mais, en février 2017, le ministre des sports a pris la décision de proroger les dits mandats. Avec cette dernière circulaire du 19 janvier 2018, nul doute que les esprits vont encore s’échauffer.