Sports Features of Friday, 5 February 2016

Source: Emmanuel Jonas KANA

Le canon sous perfusion?

Canon, Photo d’archive utilisée juste à titre d’illustration Canon, Photo d’archive utilisée juste à titre d’illustration

Après des fortunes diverses  et des soubresauts de tout acabit, la Ligue de Football Professionnel du Cameroun (LFPC) a enfin réussi le pari de faire démarrer la locomotive du train de la saison sportive 2016/2017 avec a son attelage une lourde charge de 18 wagons. C’était le 30 janvier dernier. Mais paradoxalement, le train était parti de la gare en laissant sur le quai un wagon qui, manifestement, ne présentait  pas toutes les dispositions techniques pour faire partie de la rame.

Le wagon dont il est question est celui estampillé  aux couleurs du canon sportif de Yaoundé. Bien curieux ! Les membres  du ‘’club mythique’’ animés par un esprit grégaire et habités par une logique de scission indescriptible n’avaient pas pu trouver un modus vivendi pour affilier leur club dans les délais prescrits pour reprendre normalement le chemin des stades comme le reste des clubs. Fort heureusement, la guerre des clans, les, luttes d’intérêt et la course effrénée au leadership sont, à ce jour, reléguées aux calendes grecques.

Le premier magistrat de la cité capitale Tsimi Evouna, dans une opération de charme relevée, a su user de tout son allant et entregent pour siffler la fin de la recréation. Enfin, le canon a rejoint les rangs du championnat d’élite. En toute logique, Canon aurait dû être sanctionné par la LPFC pour non respect des délais requis inhérents à l’affiliation.

Voilà un club qui commence la saison sur fond de crise. Tsimi Evouna a certes réussi la prouesse d’éteindre le feu, mais à la réalité, le feu couve encore sous les cendres. Les différents belligérants observent juste un cessez –le-feu, car une seule étincelle  suffira pour mettre une fois de plus du feu aux poudres. Il s’agit donc d’une sérénité circonstancielle.

A quelle prestation fiable devrait-on s’attendre d’un tel club au terme de la saison ? Pas grand chose. L’effectif n’a pas été revu et corrigé. L’encadrement technique n’est pas d’aplomb. Les financements pour tenir la dragée haute durant toute la saison sont aléatoires. Les supporters ne sont pas en ordre de bataille. A la vérité, rien au presque ne concoure a une saison prometteuse.

 Autant le dire, le canon de Yaoundé est sous perfusion. C’est   un gros patient. Son bilan de santé laisse à désirer et nécessite  urgemment l’intervention des médecins chevronnés  Déjà  la saison écoulée a été jalonnée d’obstacles .Ce fut une saison calamiteuse .Le club avait été relégué en division inférieure. Mais grâce a un tour de passe- passe savamment concocté  par les responsables de la Ligue, le club a été racheté. Les véritables fondements de ce rachat reste jusqu’à ce jour tout est mystère. De toutes les façons, la vérité finira par triompher .

Comme disait un célèbre président américain Abraham Lincoln : « On peut tromper  tout le peuple une partie de temps, on peut tromper  une partie de peuple tout le temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps ». Sérieux avertissement donc à la Ligue de Football professionnel du Cameroun qui devra doubler de vigilance durant cette saison sportive pour éviter des décisions arbitraires et parcellaires qui ne grandissent pas la Ligue encore moins mouvement sportif Camerounais.

Que les responsables de Canon ne perdent pas de vue que les saisons se suivent et ne se ressemblent pas. Les réalités d’hier ne sont pas celles d’aujourd’hui et celles d’aujourd’hui ne seront pas celles de demain. Le coup de pouce de la LFPC qui a maintenu le canon dans la cour des grands pour la saison 2016/2017, risquerait de tourner au cauchemar si toutes les dispositions administratives, managériales, financières et techniques ne sont pas dûment prises .La relégation en division inférieure plane sur les têtes des canonniers comme une épée de Damoclès. Ainsi, le Canon reste et demeure sous perfusion …