Treize ans après la disparition tragique de l’ancien milieu de terrain de la sélection nationale fanion, la tanière manque cruellement d’un leader aussi charismatique que son éternel dossard 17.
Entre guerre de clans et de génération, l’équipe fanion semble avoir perdu son gouvernail.
Les épithètes se bousculent au portillon pour décrire ce qu’était Marc-Vivien Foé au sein des Lions indomptables.
Le brassard, objet de convoitise et de toutes les polémiques aujourd’hui au sein de la tanière, ne l’avait jamais tenté.
Pour l’imposant milieu de terrain des quadruples champions d’Afrique, c’était les couleurs du drapeau, l’honneur de la patrie qui passait en premier.
Grand, calme, doux, aimable, respectueux envers toutes les personnes qui l’ont connu de près ou de loin, celui qu’on avait fini par surnommer « le sage » de l’équipe nationale du Cameroun était respecté et admiré de tous.
Footballeur de renom, Marc-Vivien pratiquait son art avec noblesse. Il n’était pas fan des conflits ou des clans comme le sont de nos jours, ces jeunes prétendants au trône perfides ; il n’était non plus adepte du trafic d’influence et de star mania dans lequel ont viré beaucoup de ses ancien coéquipiers.
Marco, c’était un rassembleur, un footballeur autoritaire et travailleur ; un modèle, un exemple à suivre comme on en trouve plus au sein du Onze national. C’est à croire qu’il est parti avec ces qualités exceptionnelles.
Guerre de clans
Au lendemain de son décès, beaucoup avaient pensé que Valéry Mezague dont le bagage technique et le caractère fédérateur forçaient l’admiration, lui succéderait à la perfection. Mais, le jeune sociétaire de Montpellier n’a pu suivre les traces et représenter son idole.
Secoué par des accidents de la circulation et opéré ensuite à, plusieurs reprises, l’athlétique Lion indomptable a finalement raccroché ses crampons le 15 novembre 2014, retrouvé sans vie dans sa chambre.
Une disparition douloureuse pour les fans des fauves qui n’avaient plus des nouvelles de l’ancien milieu de terrain du FC Sochaux.
A un moment, beaucoup pensaient que Eto’o ou encore Stéphane Mbia feraient de bons successeur à Foé. Mais, les états de service des deux Lions, a évacué cette probabilité.
Accusés à tort ou à raison de pourrir la tanière, d’alimenter la guerre des clans, à laisser prospérer une certaine bataille de leadership et par-dessus tout, d’imposer un tel ou un tel au sélectionneur, l’ancien Pichichi et l’actuel capitaine plus ou moins suspendu ou radié de la sélection fanion, n’ont jamais eu la baraqua ni la légitimité.
Nicolas Anouldji, Pierre Womé, Alexandre Song et Cie ont tous grillé leur fusible. Au bout du compte, Marco reste irremplaçable.
Le Lion est mort !
Lui qui est tombé sur le champ de bataille alors que le Cameroun attendait encore beaucoup de lui. Son dernier grand match a eu lieu le 26 juin 2003 lors de la demi-finale Cameroun-Colombie. A la 72ème minute, il s’effondre dans le rond central sans prévenir.
C’est le Colombien Jairo Patino qui donne l’alerte en se précipitant vers l’international camerounais qui vient de perdre connaissance. Les secours arrivent quelques temps après pour l’aider dans un premier temps à respirer.
Le joueur est emmené au centre médical du stade pour subir un massage cardiaque. Mais en vain. Vers 20h30 le médecin de la Fédération internationale de football association (Fifa), Alfred Müller, annonce son décès.
Son cœur s’est arrêté dès son arrivée au bloc médical. La cause du décès n’est pas clairement établie.
Il faut faire une autopsie et porter le corps à l’hôpital. Mais déjà, plusieurs questions se posent quant aux conditions physiques de Marc-Vivien Foé et aux premiers soins qui lui ont été prodigués.
Depuis quelques jours, le footballeur souffrait de plusieurs problèmes de santé. Il aurait passé des examens de sang et d’urine.
Une source proche du joueur évoque un problème de dysenterie, la veille du match.
Valeur
Repéré très jeune dans son collège de Sacré Cœur à Makak, Marc-Vivien Foé évolue d’abord au Canon de Yaoundé où il est repéré par deux clubs français, Lens et Auxerre.
Il choisit finalement les Sang et Or en rejoignant le club lensois de 1994 à 1998. Puis il traverse la Manche pour évoluer au club anglais de West Ham pendant un an.
En 2000, il revient en France et intègre l’Olympique lyonnais avec qui il gagnera la Coupe de la Ligue française en 2001. Prêté à Manchester City depuis 2002, l’international devait probablement revenir à Lyon.
On retiendra de lui, l’image d’un homme qui privilégiait le langage des yeux à celui de la parole. Peu prolixe, cet athlète de 1,90 m détonnait par sa quiétude et sa démarche posée.
Modeste, ce grand joueur avait pour habitude de dire « qu’avant d’être grand, il faut savoir être petit ».
Une valeur que ses jeunes Lions indomptables aujourd’hui semblent fouler au pied.
Hélas !