Après l’ouverture du score par Blaise Matuidi le Cameroun est parvenu à égaliser deux minutes plus tard. Autre image de la rencontre, celle de Rami laissant Aboubakar le dépasser et marquer.
Pour son premier match en équipe de France depuis trois ans, Adil Rami, a peiné à convaincre en défense centrale face au Cameroun (3-2), lundi en match amical, et manqué de donner des garanties dans un secteur à impérativement solidifier à dix jours du début de l'Euro.
Appelé à la rescousse par Didier Deschamps pour pallier le préjudiciable forfait de Raphaël Varane (déchirure à une cuisse), alors qu'il n'était même pas réserviste, Rami a vécu un retour inespéré en pleine lumière bleue depuis dix jours.
Sa dynamique de confiance après une saison réussie avec le FC Séville et ponctuée d'une victoire finale en Europa League (3-1) contre Liverpool, sa gnaque, son implication vite manifestée aux entraînements à Clairefontaine, laissaient entrevoir une sorte d'état de grâce dont finalement, imaginait-on, pourraient profiter les Bleus.
L'histoire dira si l'équipe de France, avec le 7e choix de Deschamps derrière les absents Varane, Mamadou Sakho (bloqué par son infraction au code antidopage), Jérémy Mathieu (mollet), et Kurt Zouma (genou), mais également les présents Laurent Koscielny et Eliaquim Mangala, avait ses chances à l'Euro (10 juin-10 juillet).
Mais en attendant, le constat du premier test grandeur nature pour l'ancien Lillois aux désormais 27 sélections est qu'il a été impliqué à divers degrés dans les deux buts camerounais.
Inattentions
Conséquence d'une rencontre où il a manqué de vivacité dans les duels, où il a été trop souvent fébrile dans ses interventions, et, de façon plus excusable, où il a peiné à trouver ses repères et ses automatismes avec Koscielny, qu'il retrouvait à ses côtés pour la première fois depuis quatre ans et le quart de finale de l'Euro-2016, perdu contre l'Espagne (2-0).
En première période, alors que les Bleus venaient d'ouvrir le score par Blaise Matuidi (20e) après un centre d'un Kingsley Coman très convaincant, le Cameroun parvenait à égaliser deux minutes plus tard par Vincent Aboubakar.
Si les inattentions se sont succédé, de Patrice Evra qui déserta sa zone, à Dimitri Payet débordé par le centreur Allan Nyom, celle de Rami laissant Aboubakar le dépasser pour marquer a été la plus contrariante.
A ce moment du match, le défenseur passé par Valence et l'AC Milan était dans la tempête et même dans l'oeil du cyclone.
Déjà sept minutes auparavant, il s'était fait déborder en rapidité par Karl Toko Ekambi qui repiquait dans l'axe, avant de tirer à ras de terre. Sans une grosse parade de Lloris il y aurait déjà eu but. Et à la 17e minute, il était battu au duel de la tête par Aboubakar qui ne cadrait pas.
Il reste du travail
Manifestement marqué par son implication sur l'égalisation camerounaise, Rami (24e) a ensuite un peu gambergé, comme sur ce long ballon repoussé de la tête... dans les pieds d'un adversaire, ou cette relance qu'il a mis un temps fou à exécuter pour être finalement contré sans conséquence (27e).
Mais peu à peu, le scénario du match et la légère supériorité française, traduite par le deuxième but superbe d'Olivier Giroud après un centre merveilleux de Paul Pogba (2-1, 41e), lui ont laissé du répit.
Jusqu'à cette drôle de 88e minute où il s'avança à 30 mètres pour perdre un duel de la tête face à Djetei, qui profita d'une glissade de Koscielny pour décaler Choupo-Moting auteur de l'égalisation à 2-2. Symbole sur une seule action de tout le travail, immense, qu'il reste à accomplir à la fois pour Rami mais aussi pour la défense.
Même si Payet a offert la victoire aux Bleus dans la dernière minute réglementaire d'un coup franc magistral, le fait est que la France a encaissé deux buts à chaque fois lors des trois derniers matches pour un total encaissé de 21 buts en 19 rencontres.
A moins de gagner les matches de l'Euro 3-2, 4-2, 4-3, 5-4... Il faudra urgemment corriger le tir.