Landry Nguemo, Loïc Feudjou la liste des joueurs qui ont subitement disparu de la tanière des lions indomptables sans que personne ne puisse l’expliquer officiellement est longue à laquelle il faut ajouter Carlos Kameni, Enoh Eyong, Stéphane Mbia et consorts.
Évolué en équipe nationale est un privilège qui ne devrait logiquement être donné qu’aux meilleurs joueurs. Mais au Cameroun, vous avez beau être bon ça n’empêchera pas que vous soyez recalé à l’entrée de la tanière des lions indomptables. Tout feu tout flamme en 2014 sous les couleurs de Coton sport, Loïc Maxime Feudjou a bénéficié de la confiance de Volker Finke qui l’a embarqué pour la coupe du monde. Au Brésil, il n’a joué aucune minute mais le fait qu’il soit de l’expédition était une bonne expérience pour sa jeune carrière pouvait-on croire. Mais depuis son retour du mondial 2014, il est indésirable. Malgré ses indéniables qualités et ses remarquables performances dans la cage d’Al Hilal d’Ondurman ces dernières années, Loïc Feudjou n’a plus été appelé en équipe nationale. Pourquoi n’a-t-il plus été sélectionné? Il n’a jamais eu de réponse. Charles Itandje a été écarté sans doute parce qu’il a commis trop de boulettes au Brésil. Et lui quelle boulette a-t-il commise ? Lorsqu’on lui pose la question, il n’en voit aucune à part cette histoire qui n’a pourtant rien de scandaleux. « On me reproche sûrement le fait d’avoir accepté une invitation de Samuel Eto’o à la veille de la coupe du monde 2014 ».
Le parcours du gardien de but de 24 ans qui épousait pourtant une courbe parfaite en équipe nationale a été stoppé net parce qu’il s’est donc offert un moment de détente à Paris avec l’ancien capitaine des lions indomptables. C’est dans ce contexte marqué par la floraison des arguments bidons que l’on retrouve les mines défaites de Landry Nguemo, Enoh Eyong, Stéphane Mbia et Carlos Kameni écartés irrationnellement de l’équipe nationale au profit des joueurs qui valent parfois moins. Frappés par l’injustice, ils sont désormais campés dans le fauteuil de téléspectateurs lorsque leur sélection joue. « Nul n’est prophète chez soi ». C’est aussi l’adage qui retentit à l’évocation de la situation de ces joueurs qui pour la plupart sont des stars dans leurs championnats respectifs et possèdent un palmarès et un statut indiscutable en club. Mais ces joueurs bannis officieusement ne sont pas les premiers, ils rejoignent seulement une longue liste d’indésirables dont leur carrière internationale a été achevée par de non-sens.
Sur quels critères bannit-on les joueurs en équipe nationale ? Les performances, les comportements ? Seuls ceux qui bannissent connaissent la réponse puisque leurs décisions à la fois incohérentes et incompréhensibles n’ont rien d’officiel. Désormais, l’équipe nationale qui est censée être celle de tous les meilleurs footballeurs camerounais est donc celle de certains joueurs. Même quand on a besoin d’un talent, on s’empêche de le sélectionner parce qu’on reste prisonnier des souvenirs qui peuvent pourtant être tolérés. Une situation qui ne sert ni la sélection ni les bannis. Et si on essayait de faire comme ailleurs où les joueurs sont officiellement bannis ?