Dans sa principale mission, qui est l’organisation du championnat national de première et de deuxième division de football, la Ligue de football professionnel du Cameroun (LFPC) a besoin d’une assiette financière conséquent. Sept ans après sa mise sur pied, elle n’a toujours pas pu faire preuve d’autonomie financière.
Au contraire, elle continue à bénéficier de subventions qui avaient d’ailleurs été à la base de sa création au cours de la saison 2011/2012, et qui auraient dû, en ce qui concerne l’Etat, s’arrêter après deux ans. Car, cette année-là, face à la réticence des présidents de clubs qui n’étaient pas prêts, le ministre des Sports et de l’Education physique de l’époque avait promis une aide financière importante pour les premiers pas de la ligue.
Ce sera finalement 560 millions de F qui seront destinés au paiement des salaires des joueurs et des entraineurs [Ndlr. 25 joueurs par club]. Cette année-là, les deux divisions comptent 28 clubs (Elite One et Two). A ce montant, on a ajouté les 250 millions F de la Fédération camerounaise de football, somme qu’elle mettait auparavant dans l’organisation de ces championnats.
Sauf que sept ans après, le nombre de clubs en Elite ne cesse d’augmenter. Actuellement, il y en a 18 en Elite One et 15 en Elite Two. L’aide du ministère des Sports est restée la même, 560 millions F. Or au début, les clubs d’Elite One recevaient chacun 36 millions F et 23 millions F pour Elite Two. Par conséquent, cette aide s’est amenuisée au fils du temps.
La contribution de la Fécafoot est passée de 250 à 410 millions F au regard de tous ces changements. Elle est réservée au paiement des officiels (arbitres, commissaires, inspecteurs, coordonnateur de match. Entre-temps, depuis plusieurs années, la Primature octroie un montant de 350 millions, destinés au fonctionnement de la portion centrale de la ligue, notamment les salaires des employés et autres charges.
Et enfin, le sponsor MTN qui est revenu il y a peu, 610 millions de F, qui sont mis à la disposition des clubs pour le paiement des salaires. Cette année, la contribution de la Fécafoot n’ayant pas été mise à la disposition de la LPFC à temps, le championnat a été momentanément suspendu le week-end dernier. La ligue attend toujours le reliquat de 210 millions F de la Fecafoot, tous ses partenaires s’étant déjà acquittés de leur engagement respectif.
Sans ces assistances financières, la LFPC suffoque. Toutes les autres sources de financements sont inexistantes. Il n’existe presque pas de recettes de stades. Les droits de retransmission des matches sont en phase embryonnaire. La ligue n’arrive pas à se trouver des sponsors. Les clubs ont toujours du mal à se prendre en charge. Tout ceci ne concourt pas à l’indépendance financière imminente de la LFPC.