• Le limogeage de Binyet par Samuel Eto'o Fils continue de faire du bruit
• Elle serait impliquée dans des malversations financières
• Jean-Claude Mbede Fouda estime que Samuel Eto'o Fils a manqué d’expérience sur ce coup
Le président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) Samuel Eto'o Fils, a limogé une collaboratrice qui serait trempée dans les malversations financières dont on accuse la Fecafoot. La question divise les Camerounais. Pour beaucoup d’entre eux, c’est une décision inappropriée, surtout que rien n’a été officiellement prouvé. C’est le point de vue du journaliste Jean-Claude Mbede Fouda.
Le 04 mai 2022, à travers un communiqué, la Fecafoot a annoncé : « Madame Liliane Ngo Mbog Binyet, précédemment Chef de département Marketing et Responsabilité sociétale, ne fait plus partie des effectifs de la Fecafoot à cause de soupçons de malversations financières. Dès lors la Fédération camerounaise de football ne saurait être tenue responsable d’actes posés par cette ancienne collaboratrice ».
Jean-Claude Mbede Fouda est un expert de coopération internationale au développement et journaliste italien, d'origine camerounaise. Activiste, homme politique engagé dans la lutte contre la corruption, défenseur des droits des jeunes et des femmes. Il ne voit en cette action de l’ancien Lion indomptable qu’une gouvernance irréfléchie.
Gouvernance par le buzz et l’humiliation !
Les employés de la Fecafoot doivent cesser d’être humiliés ou servir de cobaye pour l’image et l’aura de bonne gouvernance du président. J’ai lu qu’une employée a été licenciée pour « soupçons de malversations financières », selon les termes mêmes de la note signée par le président.
Mais pourquoi les services juridiques et de communication laissent-ils le président Samuel Eto'o Fils commettre de telles dérives ? Devant n’importe quel tribunal, la Fecafoot ne peut triompher. Dans un Etat de droit, on n’établit pas de malversations financières sans audit et sans enquête. Et la présomption d’innocence est un principe sacro-saint qui est ouvertement violé dans ce cas.
Le message qui s’en dégage est qu’une mère, une jeune, une citoyenne est jetée à la vindicte populaire sans avoir été jugée par aucun tribunal. Quand on gère une structure, et que l’on a des soupçons de malversations financières d’un collaborateur, on le suspend avec l’aide (dans ce cas du Bureau exécutif) et on saisit les structures internes d’audit d’abord, et les juridictions compétentes ensuite pour que l’intéressé puisse avoir droit à une justice équitable et puisse se défendre.
Les pouvoirs d’un dirigeant se courbent devant la loi. A la Fecafoot, Samuel Eto'o Fils signe tout. Même les petites notes que devraient signer les chefs de bureau. Cela gâte tout le travail qui est fait. Dommage. C’est ce que j’appelais manque d’expérience.