Le joueur qui a eu la chance de jouer avec les Lions Indomptables à un si jeune âge a plutôt bien accepté la décision de son sélectionneur, Hugo Broos, de le laisser de côté lors de la CAN2017, arguant son manque de professionnalisme et de sérieux. Il dit que ces propos durs l’ont servi pour se remotiver et prendre conscience de son talent et de la carrière qu’il a embrassé. Interview... J’attache de plus en plus du sérieux à mon travail et à ma carrière. Car, c’est tout ce qui compte à mes yeux désormais.
Comment s’est passée votre intégration au sein de votre nouveau club ?
Comme sur des roulettes. Contrairement à toutes les appréhensions que ma famille et même certains amis se faisaient, je ne me suis pas heurté à la barrière de la langue. J’ai vite appris ; je me suis vite mis à la page. Ce, avec la complicité de mes coéquipiers qui se sont montrés très accueillants à mon arrivée et disposés à me soutenir dans cette nouvelle aventure. L’ambiance est bonne pendant les séances d’entraînement comme lors des matchs. Avec le coach, c’est plutôt la symbiose et le dialogue permanent. Dans l’ensemble, tout va pour le mieux et cela ne peut que me permettre de m’épanouir au maximum.
Vous évoluez dans un championnat qu’on dit très peu médiatisé et donc presque inaccessible aux recruteurs et autres superviseurs. Est-ce un handicap ?
Je ne vois pas les choses sous cet angle. C’est vrai que le championnat roumain n’est pas très médiatisé comme c’est le cas en Italie, en Espagne, en France, en Turquie ou en Allemagne. La même remarque revient tout le temps et j’en suis conscient. Mais, progressivement, le championnat commence à prendre de l’ampleur. Je suis passé par le Danemark, la Finlande qui sont des « petits » championnats. Mais, je gardais en tête que je dois batailler dur pour que ma carrière évolue ; je dois avancer et montrer que j’ai des arguments qui intéressent les recruteurs. Je vais également préciser que tout dépend des choix ou des aspirations d’un sélectionneur. J’étais en MLS lorsqu’on m’a convoqué pour la première fois au sein des Lions indomptables. A l’époque, on disait que le championnat n’a pas la côte parce que sous-médiatisé.
Avec seulement deux buts inscrits, pensez-vous que ce soit une bonne moyenne pour un attaquant de ta trame ?
Je donne le meilleur de moi-même. Je veux améliorer mes performances. Quand je fais un mauvais match, je m’en veux à mort. Je culpabilise et je me dis qu’il faut qu’au prochain, je mette le turbo. C’est cela ma vraie source de motivation. Je pense que le plus important, c’est de contribuer au jeu collectif. Si je n’ai marqué que deux buts et fais marquer une dizaine, je suis content d’avoir participé à la victoire du club. Mon but n’est pas de mettre en vitrine l’attaquant que je suis en oubliant qu’une victoire est avant toute chose, le fruit d’un travail collectif.
Vous êtes à Astra pour un an avec option d’achat. Songez-vous de continuer l’aventure en Roumanie ?
Sincèrement, je n y pense pas encore. Toute mon attention, ma priorité et mon objectif, c’est de faire une saison pleine ; marquer d’autres buts, m’améliorer et de tout faire pour progresser. Mes performances restent le thermomètre de ma carrière ; c’est le reflet de ce que je suis et de ce que je vaux. Conscient de cela, je me dis qu’il faut juste travailler, persévérer, être confiant, prier beaucoup et surtout rester humble car le talent sans l’humilité est un gâchis ; je l’ai appris et je suis bien placé pour savoir que je dois en tenir compte pour cette carrière que je bâtis.
Hugo Broos avait justifié votre non-convocation pour la Can 2017 par votre manque de professionnalisme. Son jugement vous-a-t-il choqué ?
Non ! Pas du tout. Loin de là. Je n’en ai pas fait une polémique. J’ai plutôt pris la balle au bond pour me faire une introspection ; questionner le footballeur que je suis ; prendre conscience de mon talent et la carrière que j’ai embrassé. Je dirais que cela m’a plutôt servi d’élément motivateur ; une raison de plus pour me remettre au travail, soigner mon image et questionner cette indiscipline qu’il m’a souvent reproché. C’est pourquoi j’ai placé mon séjour en Roumanie sous le prisme de l’engagement et du professionnalisme. J’attache de plus en plus du sérieux à mon travail et à ma carrière. Car, c’est tout ce qui compte à mes yeux désormais.