Le sujet fait les gorges chaudes des médias nationaux et internationaux depuis quelques jours. Le sélectionneur national a étalé les tares de son propre groupe dans un milieu où la langue de bois est la règle d’or. C’est forcément du pain béni. Surtout quand on parle des champions d’Afrique en titre. Pour sa première sortie post-CAN, le Cameroun a en effet trouvé le moyen d’attirer l’attention de la manière la moins glorieuse.
Et on ne parle pas de cette défaite, 2-1, en amical contre la Guinée avec une équipe en deçà du niveau. Non, mais plutôt de cette histoire de factures impayées à leur hôtel qui leur ferme les portes du restaurant à quelques heures d’une rencontre. Dans la foulée, Ambroise Oyongo Bitolo reste bloqué à Bruxelles pour une histoire de billet-retour aux contours flous. Et ce n’est pas tout.
Hugo Broos fait le compte pour que nul n’en ignore : cette attente de plus de deux heures en Afrique du sud parce qu’un « responsable » voulait voyager avec plus de gens que prévu ; ces équipements et médicaments retenus à Yaoundé pendant deux jours lors du stage de Nantes, en mai dernier, parce qu’il n’y avait pas d’argent pour le transport. Mais aussi, ces dépenses engagées par le médecin de l’équipe pour des produits de première nécessité jamais remboursées.
Idem pour d’autres membres du staff toujours dans l’attente de remboursements. A cela, il faut ajouter la non-prise en compte de certains membres de l’encadrement lors du paiement des primes à la CAN ou encore le fait que ces primes aient été arrêtées et imposées sans concertation aux joueurs. On a rarement vu un sélectionneur des Lions indomptables encore en fonction se plaindre aussi crûment.
Des faits, parmi tant d’autres visiblement, qui ont provoqué le courroux d’Hugo Broos, au point où il a clairement évoqué la possibilité de son départ. Ce qui ne surprend pas vraiment puisque l’environnement des Lions indomptables, souvent pollué, est décrié depuis des années. Outre les présences souvent insolites dans les délégations, la gestion administrative a toujours représenté un casse-tête. La création d’une coordination des sélections nationales n’a visiblement pas réglé le problème.
La Fecafoot avait-elle senti le danger venir ? Le Comité exécutif avait décidé, en début de semaine, de la constitution d’une commission ad hoc chargée du suivi des subventions allouées par l’Etat pour la gestion des sélections nationales.
Une « enquête » est également ouverte pour comprendre ce qui s’est passé en Belgique. Il faut bien faire quelque chose. D’autant que le Cameroun va faire face à plusieurs échéances cruciales dans peu de temps : d’abord la coupe des Confédérations, puis la suite des éliminatoires de la Coupe du monde où les Lions sont mal engagés. Pas question, dans ce contexte, de laisser des questions périphériques, sans rapport avec les performances de l’équipe, gâcher la dynamique actuelle.