Sports Features of Monday, 29 August 2016

Source: cameroon-info.net

Lions: un poker menteur avec Carlos Kameni

Le gardien Idriss Carlos Kameni Le gardien Idriss Carlos Kameni

Un exemple pour commencer. À peine arrivé à Manchester City, Pep Guardiola a mis sur la touche le gardien de but anglais Joe Hart qu’il va remplacer par Claudio Bravo qui vient du Barca. Cette démarche a suscité de vives réactions en Angleterre, mais elle a au moins le mérite de la clarté et de l’honnêteté. Elle est à l’opposé de la méthode de l’actuel sélectionneur national camerounais souvent empreinte d’hypocrisie et de mensonge.

Le cas Kameni en est l’emblème. Broos ne veut manifestement pas de ce joueur d’expérience malgré sa forme étincelante en club. Pour le match contre la Mauritanie, Il lui a préféré le jeune André Onana qui apprend encore le métier à l’Ajax Amsterdam. Sous la pression du public et de certains dirigeants, il a dû changer d’avis, sacrifiant au passage un André Onana injustement accusé d’indiscipline. La preuve du retour du jeune gardien de but en sélection montre qu’il n’y a jamais eu de réel écart de comportement même si le technicien belge insiste pour dire que « Onana a demandé pardon ».

Interrogé sur la situation exacte de Carlos Kameni, Bross a tenu un propos qui renseigne sur sa méthode. « Je sais qu’à un moment, la situation était un peu désagréable pour Kameni. On ne l’avait pas convoqué pour le match contre la Mauritanie. Donc avec la suspension pour indiscipline d’André Onana, je lui ai téléphoné pour lui demander s’il pouvait venir. Parce que je sais que ce n’est pas très bien de faire sans Kameni », dit-il d’entrée.

À l’analyse ce propos dégage un paradoxe. Broos concède qu’il a appelé Kameni à la rescousse après la suspension d’Onana tout en reconnaissant la place essentielle que devrait occuper celui qui reste le meilleur gardien de but camerounais. « D’abord il n’est pas convoqué, ensuite, lui demander s’il peut revenir. Mais il m’a confirmé qu’il accepte de répondre à la convocation. Alphonse (Tchami, Ndlr.) a tout réglé. Il a dit qu’il sera là », poursuit-il.

C’est qui, le… Broos ?

On le voit, Broos s’en est remis à Tchami dont le rôle est purement administratif pour qu’il règle un problème qu’il a lui-même créé et qui relève éminemment de sa compétence. Le Belge dit encore : « Après on n’a plus eu des nouvelles de lui, jusqu’à ce qu’il nous informe que son fils a été hospitalisé. J’ai dit que je comprends ça. Mais c’est une politesse de téléphoner pour dire : coach, voici la situation, je ne vais pas pouvoir venir. J’aurais respecté cela. Lui, il n’a rien fait ». Résumons pour mieux comprendre. Broos n’a rappelé Kameni qu’à la rescousse après le forfait d’Onana.

Pour le convaincre de revenir, il s’en est remis à Alphonse Tchami, le manager de la sélection, qui s’est proprement fait balader par le gardien de Malaga. Et la suite ? « À part cette période le coach a-t-il rappelé Carlos pour la Gambie et le Gabon ? Non ! En somme juste du mensonge pour manipuler », se plaint Franck Mariano Ambassa, un proche de Kameni. « La balle est dans le camp de Kameni », rétorque Broos, qui estime que c’est au joueur de l’appeler s’il veut bien revenir. « Il se croit où la sélection nationale, ce n’est pas l’Union de Douala, on verra comment il va s’en sortir avec les échéances qui arrivent », fulmine-t-on encore dans l’entourage du Lion indomptable.

Plus que la non-sélection de Kameni qui reste un acte souverain, ce sont les atermoiements de Broos qui laissent songeurs. Le technicien est visiblement lancé dans un exercice d’équilibrisme toujours à la lisière du mensonge. Et l’homme semble s’accoutumer de cette pratique. Il avait déjà décidé de se passer des services du capitaine Stéphane Mbia pour le match décisif face à la Mauritanie en évoquant l’improbable raison de sa suspension en amical contre la France.

On n’est même pas sûr d’un probable retour de Mbia dans la tanière s’il venait à nouveau à être convoqué. Pour le reste Broos pleurniche devant la presse de ce que les frères Matip ne le prennent plus au téléphone alors qu’il peut discrètement organiser une rencontre avec ces joueurs pour évoquer leur malaise en sélection. Décidément l’ancien technicien d’Anderlecht a mal à la gestion de son groupe.