Infos Sports of Thursday, 22 August 2024

Source: www.camerounweb.com

Marc Brys envoie une frappe sèche sur la figure de Samuel Eto'o

Les deux protagonistes Les deux protagonistes

Alors qu’il est accusé d’avoir donné une interview à un média belge, Marc Brys a vu la Fédération Camerounaise de football (FÉCAFOOT) lui adresser une demande d’explication. Le technicien belge de 62 ans a répondu, sans vraiment répondre à la question posée.


« J’ai bien reçu votre lettre du 18 août 2024, concernant la demande d’explication. Avant de répondre, il me plaît de rappeler d’abord ce qu’avait dit en 2019 Monsieur Samuel ETO’O lors d’une interview accordée à Radio France Internationale à Alain FOKA : « Au football, si tu travailles bien, si tu as ton idée claire, tu analyses bien tes adversaires et surtout tu joues sur tes qualités, tu as beaucoup de chance d’aller très loin. Et très souvent au Cameroun, on veut des entraîneurs béni oui-oui. Vous ne pouvez pas. Si vous voulez un changement, il faut des entraîneurs qui vous disent non, qui vous disent je ne veux pas de ça ». Je ne suis donc pas un « béni oui-oui » et c’est dans cette logique de vérité et d’objectivité que j’ai accepté le poste d’entraîneur-sélectionneur que m’a confié l’État du Cameroun et pour laquelle vous, la FÉCAFOOT, vous êtes l’organe utilisateur. Ces valeurs m’ont toujours guidé durant toute ma carrière, et j’étais convaincu que je serais compris par la FÉCAFOOT.

Grande a été ma surprise de recevoir votre courrier, alors que je me serais attendu à recevoir des propositions relatives à l’organisation des prochaines rencontres, à la publication de la liste des joueurs convoqués, et les mesures prises pour nous éviter les cauchemars de la dernière fois. Et en aucune fois, je n’ai pas vu la FÉCAFOOT condamner les agressions dont j’ai été victime et les insultes de toute nature contre ma personne et ma famille. »


« Monsieur le Secrétaire Général, je vous rappelle donc ces quelques faits qui m’ont marqué lors du premier regroupement de la sélection nationale qui a été tumultueux comme vous le savez. Lors de ces séjours à Yaoundé et à Luanda en Angola au mois de mai dernier, j’ai vécu les plus grandes frustrations de ma carrière d’entraîneur. Comment comprendre qu’un entraîneur soit privé du matériel didactique (confiscation des maillots, des ballons, du bus) dans le cadre du déroulement des séances d’entraînement pour un match essentiel relatif aux qualifications pour la Coupe du Monde Canada-États-Unis-Mexique 2026 ? Comment comprendre que des personnes que je ne connais pas et avec qui je n’ai jamais travaillé se retrouvent dans mes vestiaires le jour du match ? À la veille du match contre l’Angola, comment comprendre que des courriers de menace soient envoyés aux joueurs avec copie à leurs clubs et ce malgré une victoire écrasante contre le Cap-Vert ? Cela avait bien pour but de les démoraliser. »


« Comment comprendre que lors de notre débarquement à Luanda, j’ai été victime d’agression verbale de la part de Monsieur Angbwa, d’agression physique de la part de Monsieur Thierry Ndoh et que par la suite le Dr FOTSO ait tenté de m’expulser du bus de la sélection nationale lors de notre transbordement à l’hôtel ? Comment croire que pour le même match, la FÉCAFOOT a refusé d’accréditer mes adjoints, obligeant le gardien titulaire des Lions Indomptables à s’échauffer tout seul ? Quand on sait que pour les spécialistes, il s’agit d’une activité spécifique en vue de la mise en condition du dernier rempart de la sélection nationale. Ce qui est un fait inédit au monde pour une équipe nationale ! Pour le cas présent, Monsieur le Secrétaire Général, comment se fait-il que le choix du stade pour le prochain match des Lions contre la Namibie au Cameroun se soit fait sans même seulement me consulter ? Alors que je vous ai fait savoir que dans le cadre de la reconstruction de notre équipe nationale, je souhaite que leurs premiers matchs à domicile se jouent à Yaoundé, notamment au Stade Omnisports. Le Cameroun dispose de plusieurs stades et je serais heureux que les Lions y jouent et qu’ils soient en contact avec leurs fans partout, à Douala, Limbé, Bafoussam et Garoua. Mais prenons le temps pour la reconstruction et surtout pour la concertation. C’est toujours dans les réseaux sociaux que je prends connaissance des décisions de la FÉCAFOOT soit me concernant soit concernant l’équipe. Il est important de savoir que tout ce qui vient d’être dit, c’est pour améliorer la collaboration et le fonctionnement de la Sélection Nationale. J’ai la chance d’avoir un groupe formidable qui peut accomplir des grandes choses, si chacun joue pleinement son rôle. Ça sera d’abord à votre avantage, vous qui êtes les responsables de la Fédération. Nous avons des objectifs communs à atteindre, de grâce, permettez-moi de travailler dans un climat de sérénité et non dans la haine et l’animosité. Vous avez toujours un ton martial, un ton de menace, jamais un ton poli et respectueux vis-à-vis de vos collaborateurs et même vis-à-vis des joueurs. Comme cette lettre de menace datant du 18 août 2024 envoyée au Capitaine Vincent ABOUBAKAR et qu’on peut lire dans les réseaux sociaux. Tout cela me fait beaucoup de peine, que les joueurs qui ont tout donné au Cameroun soient traités avec autant de légèreté. Ce que certains en leur temps n’auraient jamais accepté. »

« Monsieur le Secrétaire Général, je ne suis pas l’ennemi de la FÉCAFOOT. Jamais dans mes propos, je ne cherche à heurter la sensibilité des uns et des autres et telle n’est pas mon intention. Je souhaite être évalué uniquement sur la base de mes résultats et non sur ce que j’ai dit ou sur ce que je n’ai pas dit. J’ai un contrat avec l’État du Cameroun et des objectifs m’ont été fixés dans le cadre de la prochaine CAN au Maroc et de la Coupe du Monde 2026. Je reste disposé à travailler en toute confiance avec la FÉCAFOOT. Seulement, donnez-nous des interlocuteurs polis, courtois, professionnels et nous travaillerons tous ensemble pour faire avancer l’équipe nationale des Lions Indomptables du Cameroun. Pour ma part, je considère que les incidents sont désormais derrière nous et nous devons regarder vers l’avant, pour apporter de nouvelles victoires aux Lions Indomptables et remplir de joie nos millions de supporters au Cameroun et à travers le monde. »