Les discours d’anciens de l’Olympique de Marseille de Franck Passi et Basile Boli ont contribué à redresser un groupe à la dérive, au point de croire à la possibilité de renverser le Paris SG en finale de la Coupe de France, samedi.
Le maillot. Passi le répète à chaque conférence de presse depuis qu’il a succédé à Michel sur le banc de l’OM mi-avril : l’amour du maillot, l’honneur du maillot, la sueur du maillot.
Boli ne parle plus trop en public depuis qu’il a ouvert les vannes début avril sur les choix du technicien espagnol. «Le message de Michel ne passait plus. Mais j’aurais pu dire les choses autrement», a-t-il reconnu dans France Football, se défendant cependant d’avoir agi en «sniper» (sic) du président Vincent Labrune pour abattre le Madrilène.
Mais il est souvent auprès des joueurs, à l’entraînement, notamment pendant cette semaine de préparation à la finale. Pour quel impact ? Officiellement, les joueurs saluent l’effet «Base».
«Boli est là souvent, il essaie de contribuer à retrouver un peu de confiance», note sobrement Nicolas Nkoulou, qui ne veut pas commenter la révélation de Boli sur la mauvaise passe cet hiver des relations entre le défenseur camerounais et sa direction.
Mauricio Isla est plus laconique encore. «Je ne connaissais pas Boli avant, et il ne parle pas espagnol, mais on m’a dit qu’ici, c’était une légende», dit le Chilien.
Boli a surtout un rôle auprès des jeunes joueurs, comme Georges-Kévin Nkoudou, Michy Batshuayi ou Benjamin Mendy.
- 'C’est le chef et on le suit' -
Ambassadeur descendu sur le terrain, Boli a signé pour trois ans un contrat de coordinateur sportif. L’ineffaçable buteur de la finale de la Coupe d’Europe 1993 a au moins un rôle de porte-bonheur, et son amour du maillot n’est pas feint.
Celui de Passi non plus. Fidèle adjoint pendant quatre ans, il a su reconstruire la confiance d’un groupe dépressif et a modifié un peu le système, un 4-4-2 scolaire qui a évité à l’OM la relégation et l’a porté jusqu’à cette finale.
Depuis le retour aux manettes de Passi, après un intérim marqué par une défaite lors de la 2e journée de championnat, l’OM ne perd plus. C’est déjà un premier succès.
Isla le voit comme «un entraîneur avec du caractère, qui a son idée de jeu, et l’équipe le suit. Avant il parlait moins, maintenant on l’entend plus», sourit le Chilien.
«C’est le chef et on le suit», appuie Nkoulou.
Passi a aussi transmis son discours de gagneur et a toujours parlé à ses joueurs de cette finale avec ambition.
Il en a déjà perdu une avec l’OM, comme joueur, contre Bordeaux (2-0) en 1987, un souvenir amer, mais en a gagné une autre avec l’équipe de France Espoirs, contre la Grèce (0-0 ; 3-0). Son partenaire au milieu de terrain s’appelait alors Laurent Blanc, un ami du centre de formation de Montpellier. Lui le Bitterois retrouvera Blanc l’Alésien sur le banc d’en face samedi.
Dans un match marqué par les anciens, Boli rappelle que le dernier mot doit revenir à la génération actuelle : «C’est à eux d’écrire leur histoire désormais, pas à nous».