Infos Sports of Tuesday, 1 March 2022

Source: www.camerounweb.com

Matthäus, Conceçao : comment Chantal Biya scelle le sort des entraineurs

Le choix de Song a été facilité par la première dame Le choix de Song a été facilité par la première dame

• Rigobert Song est le nouveau sélectionneur national du Cameroun

• Le choix de Song a été facilité par la première dame

• Chantal Biya a scellé le sort d’autres entraineurs


Mouelle Kombi est sans doute allé trop vite en besogne en annonçant le maintien de Conceçao à son poste. Le ministre des sports a probablement ignoré l’influence de la première dame sur ces genres de décision. Ce n’est pas la première fois que Chantal Biya intervient dans le choix du sélectionneur national du Cameroun.

Derrière ses œuvres caritatives, Chantal Biya donne l’image d’une première dame qui ne s’intéresse pas aux affaires politiques. Et pourtant plusieurs médias occidentaux ont régulièrement évoqué son influence au Palais de l’Unité. Plusieurs membres du gouvernement ont bénéficié des bonnes grâces de la première dame. Ce que les Camerounais ignorent, c’est l’implication personnelle de Chantal Biya dans la désignation des sélectionneurs de l’équipe nationale de football.

L’allemand Lothar Matthäus a fait les frais en 2010. La première dame avait piqué une colère quand elle a appris la vie sentimentale mouvementée de l’entraineur qui était pourtant sur la petite liste des prochains entraineurs des Lions Indomptables. En effet, l’Allemand venait de divorcer de sa quatrième épouse et Chantal Biya n’a pas aimé la publicité qui a entouré cette affaire. Dans une interview accordée à France 24, Lothar Matthäus révèle comment Chantal Biya a brisé son rêve de diriger la sélection nationale camerounaise.


« Mon job au Cameroun est malheureusement perdu parce que la femme du Président, qui voulait absolument m’avoir, a appris ma crise conjugale et a refusé que je dirige la sélection », a-t-il déclaré.

L’écrivaine Fanny Pigeaud revient en détail sur ces épisodes dans l’ouvrage au Cameroun de Paul Biya

Jamais très loin du président se trouve son épouse, Chantal Biya. Née en 1971 d’un père français et d’une mère camerounaise, elle est devenue Première dame du Cameroun en 1994. Elle ne passe pas inaperçue depuis qu’elle a adopté une imposante chevelure rousse et des tenues vestimentaires très voyantes.
En 1999, elle a créé la Fondation Chantal Biya qui lutte contre le Sida, puis en 2002 l’ONG Synergies africaines qui travaille dans le même domaine.

Chantal Biya semble jouer un rôle plus ou moins important dans les coulisses du pouvoir, où elle a ses propres réseaux. Elle intervient notamment dans les affaires du football, important pour le régime : il semble qu’elle ait participé en 2010 au choix de l’entraîneur de l’équipe nationale.

« Mon job au Cameroun est malheureusement perdu parce que la femme du Président (camerounais), qui voulait absolument m’avoir, a appris mon histoire »,a ainsi déclaré en août 2010 Lothar Matthäus: Chantal Biya n’aurait pas apprécié de voir dans la presse des photos de l’épouse de l’Allemand, jusque-là en bonne position pour devenir le nouvel entraîneur des « Lions indomptables », en compagnie d’un autre homme que son mari.

Les Camerounais n’en savent cependant pas plus: comme son époux, Chantal Biya est la plupart du temps invisible, passant beaucoup de temps en Suisse, où sont scolarisés les deux enfants du couple. Un halo de mystère, voire d’obscurité, a entouré aussi Jeanne-Irène, la première épouse du président, en particulier au moment de sa mort, le 28 juillet 1992. Les circonstances trou bles de son décès ont laissé beaucoup de Camerounais perplexes: Jeanne¬Irène a officiellement succombé à une leucémie, dont on la disait souffrante depuis plusieurs mois. Mais le comportement de son mari a paru suspect aux yeux de beaucoup : alors qu’il ne participe jamais à des réunions avec ses homologues, Biya est brusquement parti, quelques heures seulement avant la mort de sa femme, vers Dakar pour assister à un sommet des chefs d’État de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), dont le Cameroun ne fait pourtant pas partie.

« Mais qu’est ce qui a pu emmener Paul Biya en terre sénégalaise ? (...) Aucune indication ne permet de fonder la moindre hypothèse plausible », s’est même étonné le journal d’État Cameroon Tribune47. C’est en tout cas loin de son pays, à Dakar, que Biya a reçu le coup de fil lui annonçant le décès de sa femme. Il s’est alors murmuré au sein de la population qu’il l’avait fait « sup primer ».