Le président du Comité de normalisation sera entendu en qualité de témoin sur les financements publics mis à disposition à l’occasion de ces échéances.
A priori confidentielle, la convocation de Joseph Owona devant le Tribunal criminel spécial (Tcs) est en circulation sur les réseaux sociaux depuis hier.
Sur ce document signé lundi dernier du chef de division des enquêtes du corps spécialisé d’officiers de police judiciaire du Tcs, Enyegue Mbolong, le président du défunt Comité de normalisation de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) est appelé à comparaître, « en tant que témoin », ce jeudi devant cette juridiction.
En exécution des instructions de Mme le procureur près le Tcs datées du 2 décembre 2015, le commissaire divisionnaire invite l’agrégé en droit public « à comparaître par devant [lui] au siège du corps spécialisé d’officiers de police judiciaire (…) le jeudi 10 décembre 2015 [demain] à 09 heures précises », indique la convocation.
Sans donner l’identité des principaux accusés dans cette affaire, le document précise tout de même que l’ancien secrétaire général de la présidence de la République (9 avril 1992 -21 juillet 1994) sera auditionné sur les financements publics mis à disposition dans le cadre de la participation du Cameroun à la Coupe du monde Brésil 2014 et à la Coupe d’Afrique des nations 2015 en Guinée Equatoriale.
Sans nécessairement lire dans une boule de cristal, l’on peut dès lors s’imaginer que l’actuel président de la Fecafoot Tombi à Roko, alors secrétaire général de cette fédération, pourrait être, lui aussi, convoqué dans les prochains jours.
Idem pour l’ancien ministre des Sports et de l’Education physique (Minsep), Adoum Garoua, mis sur la touche à la faveur du réaménagement ministériel du 02 octobre dernier.
« Jai effectivement reçu cette convocation », confirme Joseph Owona joint au téléphone hier. « Ce n’est pas la première fois que je suis convoqué au Tcs pour m’expliquer sur la gestion des fonds alloués par l’Etat dans le cadre de la participation du Cameroun à la Can 2015 et au Mondial 2014 », indique avec une pointe de sérénité celui qui a passé plus de deux ans aux commandes de l’instance faîtière du football camerounais.
L’enseignant d’université se dit « prêt » à s’expliquer devant les gardiens de la fortune publique à chaque fois qu’il sera appelé à le faire.
Transparence
Ce n’est la première fois que Joseph Owona se montre disposé à jouer la carte de la transparence en ce qui concerne sa gestion des fonds publics durant son séjour à la Fecafoot.
Au cours d’une de ces dernières conférences de presse en qualité de président du Comité de normalisation, « Massayo », ainsi que d’aucuns l’appellent affectueusement, s’appuyant sur le rapport d’un audit interne à la Fecafoot entre 2013 et 2015, avait fait savoir que son équipe laissait dans le solde créditeur de la Fédération internationale de football association (Fifa) un pactole d’environ 5. 310 milliards de francs Cfa. « A notre arrivée, précise le Pr Owona, cette enveloppe était d’à peine un milliard », précisait-il alors.
Par ailleurs, la Fecafoot, avait souligné le Pr Owona, est détentrice d’un solde créditeur d’environ 530 millions logés du côté du ministère des Sports et de l’Education physique. «En plus de cette somme, nous pouvons aussi compter une ardoise de 30 millions de primes de présence payés dans le cadre du match contre la Thaïlande ».
Pour ce qui est du dernier mondial brésilien, le Comité de normalisation, selon l’universitaire, avait également reçu près de 50 millions de francs Cfa, représentant les frais de mission.
« Nous avons reversé 12 millions de cet argent dans les comptes de la Fecafoot », déclarait-il. Avant de conclure que sous son autorité, la Fecafoot avait eu « une maîtrise parfaite » des coûts de gestion.