À celles et ceux qui se demandaient si les filles de l’ASNL avaient encore en tête l’idée de monter, Francine Zouga Edoa a apporté une réponse claire en transperçant les filets du leader dijonnais. Cette cruciale victoire ramène ses coéquipières à cinq unités de la première place, unique moyen d’accéder à la D1. Mais la Camerounaise ne s’arrête pas là.

À son habituel abattage au milieu du terrain, elles rajoutent des mots qui laissent transparaître une détermination sans faille : « On n’est pas du genre à lâcher comme ça. On a la rage, on a du caractère ! Le match de Dijon en est un bon exemple. À l’aller, on en avait pris quatre. On l’avait en travers de la gorge et on a pris notre revanche ! La montée, on y croira jusqu’au bout, même si on sait qu’on devra gagner presque tous les matchs qui nous restent. Mais qui nous dit que Dijon et Saint-Étienne ne vont pas lâcher ? Le foot, c’est plein de surprises. On sera à l’affût ».

Cet état d’esprit est finalement révélateur d’une équipe qui a su fidéliser son public grâce à un état d’esprit sans faille et un jeu porté vers l’avant (44 buts en 14 matchs).

D’ordinaire plus habituées à vibrer au rythme des réalisations de Ngo Ndoumbouk, les 300 personnes présentes dimanche ont pris autant de plaisir à célébrer l’autre Lionne indomptable de l’équipe. Encore un peu blessée au psoas, ce qui lui a valu de passer la première période sur le banc, l’expérimentée milieu défensive a inscrit son quatrième but en championnat (pour 6 passes décisives) sur une de ses spécialités : un missile longue distance.

Un CV impressionnant

Une frappe de balle dévastatrice qui colle bien au nom du club de ses origines, le Canon Sportif de Yaoundé. Entre ses débuts à l’âge de 10 ans (avec les garçons !) et son arrivée à l’ASNL il y a trois ans, l’internationale camerounaise (56 sélections ; 7 buts) de 30 printemps a presque tout connu : les meilleurs clubs de son pays natal bien sûr, des aventures au Kazakhstan et en Suisse, la Ligue des Champions, le Montpellier de Loulou Nicollin en 2014, la Coupe du monde 2015 au Canada et même les JO de Londres en 2012 ! C’est d’ailleurs elle, une nouvelle fois décisive, qui qualifie le Cameroun pour la CAN 2014 en Namibie. Un carnet de bord qui situe bien le niveau de cette joueuse technique et indispensable dans le système de Paco Rubio : « Je me sens super bien à Nancy, un peu comme chez moi au Cameroun. Le seul désagrément, c’est le temps ! ». Si son adaptation s’est réalisée très facilement, sa compatriote Marlyse Ngo Ndoumbouk n’y est pas pour rien. « J’ai commencé le foot avec elle ! On se connaît depuis 21 ans maintenant, on a grandi ensemble » explique Zouga Edoa. Une complicité qui se devine en matchs.

C’est Marlyse, utilisée en numéro 10 par Paco Rubio dimanche pour muscler l’entre-jeu, qui lui a délivré la passe décisive. Pour une fois que ce n’est pas l’inverse. Il reste maintenant huit rendez-vous à elles et leurs copines pour entretenir le rêve de montée. Reprise dimanche 11 mars à Montauban (8e).

Jacques Rousselot « à fond derrière nous »Depuis le début de la saison, le président nancéien ne manque que très rarement les matchs de son équipe féminine à domicile. Un soutien qui ne passe pas inaperçu chez les filles, heureuses de voir que le patron de l’ASNL s’investit dans le foot féminin : « Il est à fond derrière nous. J’imagine qu’on lui met un peu de baume au cœur au cours de cette période difficile avec les garçons. On espère lui faire plaisir jusqu’à la fin de la saison » glisse Francine Zouda Edoa.