Infos Sports of Tuesday, 17 January 2017

Source: cameroon-info.net

On peut tourner la page des scandales financiers - SG de la FIFA

Fatma Samoura, secrétaire général de la FIFA. Fatma Samoura, secrétaire général de la FIFA.

Fatma Samba Diouf Samoura était à Libreville pour la CAN 2017. La Secrétaire générale de la FIFA s’est confiée en exclusivité aux reporters de Cameroon-Info.Net.

Première femme à occuper ce poste et premier africain de l’histoire, l’ancienne haut responsable des Nations Unies parlent des mutations en cours au sein de l’instance mondiale du football.

CIN: Vous avez été nommée en mai 2016 comme Secrétaire générale de la FIFA et vous êtes entrée en fonction en juin. Quel regard portez-vous sur les 7 premiers mois que vous venez de passer à la tête de l’administration du football mondial ?

Samoura : Il est un tout petit peu prématuré de faire un bilan en si peu de temps. Tout ce que je peux dire, c’est que nous avons toutes les raisons de croire qu’il y aura une meilleure administration de la gouvernance du football qu’il y aura plus de représentativité des femmes au niveau des instances dirigeantes – elles sont aujourd’hui six parmi les 36 membres du Conseil de la FIFA – qu’il y aura plus d’activité visant à promouvoir la participation des jeunes filles à travers le programme « Lives your goals », l’implémentation du programme « Forward »qui a déjà vu 151 pays sur les 211 que compte la FIFA soumettre et recevoir des financements pour le développer à travers le monde.

CIN: Vous êtes à la fois la première femme et le premier Africain de l’histoire à être nommée SG de la FIFA. Comment vous le percevez ?

Samoura: Je n’ai jamais posé mes différentes fonctions au niveau international comme une dualité entre homme et femme. C’est vrai que c’est une première dans l’histoire. Mais cela prouve justement que le football est un monde qui évolue et s’adapte à ce que nous avons de plus cher dans le monde, « l’inclusivité » à tous les niveaux. Pour les Africains, c’est une reconnaissance qu’il y a des mérites quelque part et le continent peut s’enorgueillir d’avoir des fils et filles capables de diriger des organisations importantes.

CIN: Certains Africains craignaient que Gianni Infantino (président de la FIFA) leur règle des comptes pour ne l’avoir pas soutenu. A-t-il un regard particulier sur le continent ?

Samoura : Je pense que ces craintes ont rapidement été dissipées. En me nommant comme SG de la FIFA, le président Gianni a prouvé qu’il sait tenir ses promesses. Il avait promis pendant sa campagne que l’Afrique resterait une priorité dans son programme de développement. Il le démontre en poussant l’administration en débourser le plus rapidement possible les financements qui ont été multipliés par quatre.

CIN: Pensez-vous que votre nomination relève d’une réelle volonté de changer les choses ou juste un acte cosmétique ?

Samoura: Je suis mal placée pour répondre à cette question. Il faudra juste voir les résultats. Mais je pense que le pas que nous venons de franchir avec l’expansion d’une Coupe du monde à 48 et pour laquelle l’administration de la FIFA a travaillé d’arrache-pied est une symbolique qu’on n’a pas le temps de se poser des questions d’existence.

L’administration de la FIFA, c’est avant tout œuvrer pour le développement du football, le rendre plus inclusif et plus populaire.

CIN: Que gagne l’Afrique à travers votre présence à la FIFA ?

Samoura: Je suis à ce poste en tant qu’Africaine. Maintenant, la FIFA, c’est 2011 membres. Je me réjouis que l’Afrique puisse tirer son épingle du jeu à travers l’expansion de la Coupe du monde à 48.

CIN: Vous êtes arrivées à la FIFA au moment où elle était secouée par ce qu’on a appelé le«Fifagate ». Les enquêtes sont encore en cours, mais peut-on penser que ces affaires de corruption présumée relèvent désormais du passé ?

Samoura: L’une des promesses que j’ai faites à ma prise de fonction était de séparer la partie investigation la partie performance de la FIFA. Il y a une enquête qui est cours, vous l’avez dit, attendons les résultats. Mais prenons également le temps de voir où la FIFA a péché par le passé et d’apprendre de nos erreurs pour aller de l’avant. Tout ce que je peux dire aujourd’hui c’est que l’administration de la FIFA est beaucoup plus assainie.

Nous avons des raisons de penser qu’avec les mesures que nous avons prises au niveau transparence, comptable et de l’intégrité par la déclaration des revenus, par une meilleure gestion de l’administration, que ces erreurs sont du passé et qu’on peut résolument tourner la page des scandales financiers et remettre la FIFA sur la scène internationale comme une organisation qui défend les valeurs sociales, et humaines.

CIN: Après 21 ans dans le système des Nations Unies, vous arrivez à la FIFA. Votre adaptation est-elle aisée ?

Samoura: C’est beaucoup plus facile de travailler avec des gens qui règlent leurs différences à travers le dialogue. J’ai travaillé dans l’humanitaire dans les pays en guerre ou en transition politique et mon intégration au niveau de la FIFA n’a posé aucun problème. Je trouve que le monde du football est beaucoup plus ouvert et joyeux qu’on a pensé jusqu’ici. J’ai eu beaucoup de plaisir à prendre cette responsabilité et je ne regrette pas mon choix.