Lors de son arrivée à la présidence de la CAF, Patrice Motsepe avait fait miroiter des promesses ambitieuses. Un investissement d'un milliard de dollars dans les infrastructures footballistiques africaines devait marquer sa mandature et transformer le visage du football continental. Quatre ans plus tard, le bilan s'avère cruellement en deçà des attentes.
La réalité financière est bien différente des promesses initiales. Seulement 13,5 millions de dollars sont répartis annuellement entre 53 associations membres, un montant dérisoire comparé aux 7,5 millions versés par la FIFA à chaque fédération. Cette disproportion met en lumière l'incapacité de Motsepe à tenir ses engagements initiaux.
Malgré les controverses, le président de la CAF peut compter sur un réseau de soutiens stratégiques. Le Maroc de Fouzi Lekjaâ, le Rwanda de Paul Kagame et l'Afrique du Sud constituent des alliés précieux qui lui permettent de maintenir son position malgré les critiques. Ces soutiens s'expliquent souvent par des intérêts géopolitiques et financiers dépassant le simple cadre footballistique.
Les observateurs les plus avertis suggèrent que Motsepe dispose en réalité de très peu d'autonomie. Placé par la FIFA, il semble prisonnier d'un système qu'il ne peut ou ne veut pas véritablement réformer. Sa stratégie se limite à contenir les scandales sans jamais les résoudre profondément.
Ces révélations dessinent le portrait d'une institution footballistique africaine en perdition, où les jeux de pouvoir et les intérêts personnels semblent avoir définitivement pris le pas sur le développement du football continental. La CAF est-elle encore capable de servir les intérêts du football africain, ou n'est-elle plus qu'un instrument de manipulation politique et financière ?