En plus de l’enjeu pour l’équipe de France, qui lance véritablement son Euro 2016 lundi soir, la rencontre entre les Bleus et les Lions indomptables ne manque pas d’intérêt. Voici au moins six raisons de ne pas la manquer.

Le Cameroun peut créer la surprise

Avec un peu d’optimisme, on peut imaginer une bonne surprise camerounaise à Nantes ce lundi 30 mai. La France est loin d’être imprenable, elle a subi une série de coups durs avec les forfaits de Jérémy Mathieu et Raphaël Varane, et elle devrait aussi se passer de ses attaquants Anthony Martial et Antoine Griezmann, récent finaliste malheureux de la Ligue des champions.

Les Bleus, pleins de certitudes avant ces deux dernières semaines, peuvent-ils vaciller sous les coups de boutoirs des Lions indomptables ?

Le contexte n’est en tout cas pas sans rappeler celui contre l’Allemagne en juin 2014, juste avant la Coupe de monde au Brésil, face à une équipe allemande future championne du monde. Les Camerounais, et notamment Samuel Eto’o et Éric Choupo-Moting, tous deux buteurs, avaient alors tenu la dragée haute aux Allemands avec un score nul de deux buts partout.

Jouer contre la France a un impact particulier

« Depuis quelques semaines, au Cameroun, c’est le sujet : la France, la France… », a déploré le sélectionneur du Cameroun, Hugo Broos, à la veille du match. Le sélectionneur belge n’a pas caché qu’il se concentrerait davantage sur le match contre la Mauritanie, vendredi 3 juin, lors duquel ses joueurs peuvent se qualifier pour la CAN 2017.

Mais, quoi qu’ils puissent en dire, ses joueurs ne l’entendent pas toujours de cette oreille. « C’est toujours un privilège de jouer contre l’équipe nationale de France. Ce n’est pas un match qu’on joue tout le temps, tous les jours », a ainsi expliqué le milieu de terrain Sébastien Siani à la radio camerounaise. « Il faudra être super motivé au cours de ce match, parce que tout le monde va nous regarder », a-t-il ajouté.

Les matchs entre la France et le Cameroun sont (très) rares

Si les Français ont fait face à des sélections africaines à 22 reprises (en plus de 800 matchs depuis 1904), les deux équipes ne se sont affrontées que deux fois dans l’histoire, la dernière rencontre remontant à 13 ans.

Le 4 octobre 2000, les Lions indomptables avaient obtenu un match nul (1-1) face aux champions du monde et récents champions d’Europe français au Stade de France. Le 29 juin 2003, dans un contexte marqué par le décès de Marc-Vivien Foé, le Cameroun s’était ensuite incliné de justesse (1-0), toujours au Stade de France, en finale de la Coupe des confédérations. Une victoire des Lions ce 30 mai viendrait équilibrer ce maigre bilan.

C’est une semaine capitale pour le football camerounais

Hugo Broos a donné le ton : le match amical contre la France a, certes, une importance populaire, mais l’échéance principale des Lions arrivera le 3 juin. « À choisir, je mets tout sur le match de vendredi. Si on gagne en Mauritanie, c’est fini [en cas de succès, le Cameroun serait qualifié pour la CAN 2017]. À quoi cela servirait-il de gagner contre la France si on perdait contre la Mauritanie ? », a expliqué le sélectionneur en conférence de presse.

Après deux matchs nuls pour ces deux premières rencontres à la tête du Cameroun, le Belge ne serait toutefois pas contre deux résultats positifs, qui lui permettraient de véritablement lancer son mandat à la tête des Lions indomptables, et de faire taire les innombrables critiques qui pèsent sur lui.

La composition d’Hugo Broos sera celle d’un équilibriste

« On fera des changements car il y a certains joueurs que je veux épargner dans l’optique du match de vendredi », a prévenu Hugo Broos, qui s’apprête à jouer les funambules. Le Marseillais Nicolas Nkoulou et le Lorientais Benjamin Moukandjo, blessés, seront absents.

L’ancien milieu de terrain de l’OM Stéphane Mbia est quant à lui suspendu, alors que le gardien de but André Onana (Ajax Amsterdam) a été écarté du groupe pour indiscipline et que l’autre portier, Carlos Kameni (Malaga), appelé en renfort, n’est finalement pas venu alors qu’il avait déclaré être prêt à rejoindre l’équipe nationale. Ce dernier a été remplacé par Jules Goda.

Il y aura de l’émotion à revendre

Avant le coup d’envoi, les minutes seront chargées d’émotion à Nantes, ce 30 mai. En effet, les deux équipes ne se sont pas rencontrées depuis la finale de la Coupe des confédérations 2003. Ce match suivait alors de peu le décès de Marc-Vivien Foé, survenu face à la Colombie quelques jours plus tôt, le 26 juin 2003, à Lyon.

De plus, un autre Camerounais, Patrick Ekeng, est décédé récemment lors d’une rencontre à Bucarest, en Roumanie. L’équipe du Cameroun a prévu de lui rendre hommage avant le coup d’envoi.