Le football camerounais n’est pas prêt à tourner le dos aux spectacles indigestes. A quelques jours du match crucial entre le Cameroun et la Namibie, comptant pour la première journée des éliminatoires de la CAN 2025, la situation est explosive. La réunion préparatoire, censée finaliser les détails de cette rencontre, s'est transformée en un véritable champ de bataille entre les autorités camerounaises et la Confédération Africaine de Football (CAF). Elle s’est terminée en queue de poissons.
Au cœur du débat : le choix du stade. Alors que le ministre des Sports, Narcisse Mouelle Kombi, avait initialement instruit la FECAFOOT de notifier à la CAF que le match se tiendrait à Yaoundé, un rebondissement inattendu est survenu. Le professeur Nkou Mvondo, membre du comité exécutif de la FECAFOOT, a révélé que la CAF, apparemment en visioconférence avec d'autres responsables, proposait désormais Garoua comme lieu de la rencontre.
« Une réunion vient de se tenir en visioconférence entre la CAF, la FECAFOOT et la Fédération Namibienne de Football. La CAF et la Fédération Namibienne, sensibles aux arguments qui sont développés ici, estiment donc, puisqu'on parle de l'eau, que le match ne peut pas se jouer à Douala. La solution que propose la FECAFOOT au MINSEP pour pallier aux problèmes de pluie : comme il s'agit d'une question d'eau, les trois parties ont donc pris la décision de jouer le match où il n’y a pas d'eau. Ils estiment donc qu'à Yaoundé, il y a aussi de l'eau et la solution, c'est de jouer où il n’y a pas d'eau donc à Garoua. Ce n'est pas moi qui le dit, je suis juste chargé de vous communiquer l'information monsieur le Ministre », a déclaré le Pr Nkou Mvondo, membre du comité exécutif de la FECAFOOT, lors de la réunion préparatoire.
Cette suggestion de la CAF, motivée par les conditions météorologiques défavorables à Douala et Yaoundé, a provoqué l'ire des responsables du Ministère des Sports. Le ministre Mouelle Kombi a vivement réagi, rappelant l'existence d'un État souverain au Cameroun et soulignant que la CAF a toujours travaillé en concertation avec les gouvernements. Il a notamment pointé du doigt les coûts supplémentaires qu'engendrerait un déplacement à Garoua.
Le colonel Kalkaba Malboum a renchéri, déclarant que la CAF ne pouvait pas choisir les stades sans consulter le propriétaire des infrastructures, à savoir l'État camerounais. Il a critiqué la méthode de prise de décision, estimant qu'une telle décision ne pouvait être prise en visioconférence sans une inspection préalable du terrain.
Face à cette situation tendue, les membres de la FECAFOOT présents ont quitté la salle avant même la fin des discussions, laissant planer un doute sur la suite des événements.