Après une carrière haute en couleurs, notamment sous le maillot du Barça, Samuel Eto'o s'est quelque peu éloigné des projecteurs depuis son départ pour la Russie, en 2011. Pourtant, celui qui fête ses 35 ans cette semaine fait toujours les beaux jours d'Antalyaspor.
Son CV parlera toujours pour lui. Son palmarès aussi. Samuel Eto’o, c’est 129 buts en 199 matches avec le Barça, ou encore 53 réalisations en 102 rencontres avec l’Inter Milan. Mais aussi trois Ligues des champions, quatre titres de champion, autant de Coupes nationales, et deux CAN remportées avec le Cameroun. Entre autres. La carrière du natif de Nkon prend pourtant une autre tournure à l’été 2011, quand il décide de répondre favorablement à l’offre pharaonique de l’Anzhi Makhachkala (contrat de trois ans pour un salaire estimé à 20 millions d’euros annuels, le plus élevé de la planète foot).
Si, sportivement, Eto’o répond (encore) présent (36 buts en 72 matches toutes compétitions confondues), son club ne remporte pas le moindre titre avec lui. Surtout, le joueur disparait peu à peu de cette scène médiatique qu’il apprécie tant en raison du relatif anonymat qui entoure le Championnat russe. Après un peu plus de deux saisons au club, il décide donc de retrouver la lumière en rejoignant le Chelsea de José Mourinho, son ancien mentor à l’Inter, pour un an. Ses stats sont cette fois plus modestes (12 buts en 35 matches dont un triplé face à Manchester United, 3-1) et n’incitent pas ses dirigeants à lui proposer une prolongation. Libre de tout contrat, il s’engage alors pour deux saisons avec Everton à l’été 2014. Il n’y restera finalement que quelques mois (4 buts en 20 matches), avant de signer un bail de deux ans et demi avec la Sampdoria. Pour le même scenario. Eto’o, qui n’est que l’ombre de lui-même (2 buts en 18 rencontres), quitte le club après quatre mois.
Même si on le dit sur le déclin, le joueur est accueilli comme une star par des milliers de supporters à son arrivée en Turquie.
Direction la Turquie. Gültekin Gencer, le président d’Antalyaspor, promu en première division, réussit à le convaincre de rejoindre sa formation pour trois ans. Même si on le dit sur le déclin, le joueur est accueilli comme une star par des milliers de supporters à son arrivée au club. «Un Lion ne meurt jamais, il dort», dit le célèbre proverbe camerounais. Et le buteur qu’il a toujours été refait très vite surface. Auteur d’un somptueux doublé contre Büyüksehir pour son tout premier match (victoire 3-2 à l’extérieur), il en est aujourd’hui à 14 réalisations en 23 matches de Championnat. Soit le deuxième meilleur total de l’élite turque derrière Mario Gomez (18 buts avec le Besiktas). Et il continue de régaler par quelques gestes de classe, comme cette sublime passe décisive sur le terrain de Galatasaray (3-3).
«J'ai la même envie qu'au premier jour»
«Je prends toujours du plaisir à jouer, confiait-il récemment sur RMC. Le football n’a pas de mémoire, donc tant que vous avez la chance d’être là, il faut continuer à prouver que vous pouvez toujours faire pour le mieux. J’ai la même envie qu’au premier jour.» A 35 ans, Eto’o est évidemment plus près de la fin que du début. Mais, quoiqu'il arrive, le meilleur buteur de l'histoire des Lions indomptables (56 réalisations en 117 capes) restera une légende du football africain. SDK Games, une société sud-africaine basée en partie au Cameroun, souhaite d'ailleurs créer «MooEtoo», un jeu vidéo de foot entièrement consacré à l'idole de tout un peuple. Que ce soit sur les terrains ou dans le monde virtuel, Samuel Eto'o a encore un bel avenir...