La campagne électorale est passée, le vote aussi. Pierre Semengue a été élu à une majorité écrasante (26 voix contre 7 pour Franck Happy) soit un pourcentage de 78,78%. L’heure est maintenant à la matérialisation des promesses de campagne en actions concrètes. S’il connait bien la maison pour y avoir déjà passé cinq années, il n’en demeure pas moins vrai que le président élu de la LFPC a un immense challenge à relever: mettre le football camerounais sur la voie du professionnalisme.

Va-t-il y parvenir ? Saint Fabien Mvogo répond par l’affirmative. Le président d’Eding sport de la Lekié, colistier de Franck Happy, croit que le général à la retraite dispose des armes nécessaires pour relever le défi. Pour ce faire, dit-il, trois chantiers sont prioritaires: «La construction des aires de jeu en gazon synthétique, le développement de la médecine sportive et l’augmentation de la subvention aux clubs».

Ces trois éléments apparaissent en effet comme indispensables dans la mise en œuvre du cadre professionnel du football camerounais. À propos de la subvention aux clubs, le patron de la LFPC promet d’augmenter substantiellement l’enveloppe. À ce jour un club de ligue 1 touche environ 23,5 millions de FCFA par an, tandis qu’une équipe de ligue 2 perçoit 8,5 millions de FCFA.

Semengue promet d’octroyer environ de 500 millions de FCFA à chaque formation de ligue 1 et 350 millions à chacune des équipes de ligue 2. Où va-t-il prendre cet argent, serait-on tenté de se demander. Le président élu est convaincu de tirer profit des avantages fiscaux qui existent depuis 2013 pour les entreprises voulant investir dans le football professionnel: abattement fiscal de 5% du chiffre d’affaires des entreprises qui investiraient dans les activités sportives et un rabattement fiscal de 50% aux entreprises qui investiraient dans les infrastructures sportives. En outre, la LFPC est en pleine négociation avec le Groupement Inter-Patronal du Cameroun (GICAM) pour un accord de financement.

En plus, souligne La Nouvelle Expression (LNE) en kiosque le 29 juillet 2016, «il faudra construire 25 stades en quatre ans. Là où la FECAFOOT et l’État, principaux pourvoyeurs de fonds de la Ligue, peinent à réaliser. Il y a le passif de la transition. Un passif difficile à retracer, tant les comptes sont rarement faits. Et d’ailleurs, on a tourné la page sans l’avoir fait. Et personne ne s’y est opposé».

Pierre Semengue veut aussi développer la médecine sportive à l’heure où l’on enregistre une recrudescence des accidents sur les terrains de football. «Un club professionnel doit avoir une infirmerie adaptée et des médecins qualifiés», affirme-t-il. Ce dernier doit également mener le combat de l’éthique après plusieurs affaires de tricherie.

Le nouveau mandat de Pierre Semengue court depuis le 28 juillet. Il est donc prématuré de dire s’il va réussir ou pas. Rendez-vous en 2020.