Soccer News of Sunday, 7 June 2015

Source: 237online

Que peuvent les Lionnes du Cameroun au Canada?

Lionesses Lionesses

La sélection camerounaise de football prend, pour la première fois, part à une phase finale d’une Coupe du monde.

Pour la toute première fois de l’histoire du football féminin, la sélection camerounaise prend part à une phase finale d’une Coupe du monde. La septième édition du genre prévue du 6 juin au 5 juillet 2015 au Canada. La Team camerounaise devait en principe quitter Surrey hier.

Le staff technique a procédé aux derniers réglages mercredi dernier. Elle effectuait sa phase d’acclimatation dans cette cité de l’agglomération de Vancouver au Canada (depuis le 15 mai dernier), par ailleurs deuxième ville la plus peuplée du Canada avec 21 municipalités (394.976 habitants).

Le Cameroun effectuait sa phase d’acclimatation dans cette ville qui est à moins huit heures de l’heure qu’on a au Cameroun. Selon les exigences de la Fédération internationale de football association (Fifa), les délégations sportives doivent arriver au pays hôte 72h avant l’ouverture officielle d’une compétition internationale. Carl Enow Ngachu a fait confiance à 23 joueuses pour l’expédition canadienne.

Un groupe jeune, composé des filles qui évoluent déjà depuis un certain moment ensemble. Dans les rangs figurent des novices notamment Marie A. Awona (en défense centrale) évoluant en France. Elle « assure » en défense centrale du Cameroun depuis son entrée le 11 avril dernier face à l’Ethiopie lors du match de qualification comptant pour les jeux africains de Brazzaville au Congo.

Pour cette première participation, les pouliches de Carl Enow Ngachu, le sélectionneur camerounais, ont hérité du groupe C dans lequel on retrouve : le Japon, la Suisse et l’Equateur. Une poule qualifiée « de la mort » par certains observateurs du football.

Le Cameroun effectue son baptême du feu lundi 8 juin prochain. Ce sera à 16h (heure locale) soit 24h au Cameroun, au stade à Bc Place Stadium (Vancouver) lundi contre les pouliches de Vanessa Arauz, l’entraineur de l’Equateur. L’Equateur (qui occupe le 48ème rang du top 50 dans le classement féminin Fifa du 27 mars dernier) regroupe des joueuses dont l’âge est compris entre 18 et 33 ans.

Angie Ponce est la plus jeune tandis que Merly Zambrano, est la plus âgée de cette équipe, toutes évoluent comme défenseur. Le vendredi, 12 juin 2015, le Cameroun sera face au Japon (tenant du titre) à 19h dans le même stade avant son déplacement quatre jours après (le 16 juin) au Commonwealth Stadium d’Edmonton où il va croiser la Suisse (18ème mondial au classement Fifa).

Dans ce groupe, outre le Japon qui n’a raté aucune édition (4ème au classement Fifa du 27 mars dernier), les autres adversaires du Cameroun sont considérées comme des « bleus ». Ils participent pour la première fois à une phase finale d’une Coupe du monde. A la question de savoir si le staff des Lionnes connaît ses adversaires, Carl Enow Ngachu laissait entendre avant de quitter le Cameroun, qu’il regarde le système de jeu de ses adversaires sur « YouTube ».

Stages bâclés

Mais avant le coup d’envoi de cette 7ème édition, les coéquipières de Christine Manie la capitaine des Lionnes du football (double fois vice-championnes d’Afrique 2004, 2014 et médaillées d’or aux Jeux africains de Maputo en 2011) ont effectué des stages de préparation leur permettant de pouvoir aborder cette compétition.

Elles reviennent d’ailleurs de Surrey au Canada où elles ont effectué leur phase d’acclimatation depuis le 14 mai dernier. L’équipe nationale du Cameroun a disputé plusieurs matchs amicaux avec des clubs féminins et masculins dans cette localité. C’était notamment contre Coastal Fc ; club masculin de football, score de la partie (3-1). Face à North Shore Girls Soccer Clubles, une équipe féminine, les Camerounaises l’emportaient par le score identique.

Bien avant ce stage, le Cameroun n’a livré qu’un seul match amical de niveau international. C’était face à la Côte d’Ivoire (3-2). Pourtant, « il était même prévu un match à Rome avec l’Australie question de se mesurer à un football différent. Mais, nous n’avons pas eu les moyens pour y aller », avouait Joseph Owona, le président du Comité de normalisation de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) le 16 avril dernier.

Logées dans un hôtel moins huppé de la place, les Lionnes ont tout d’abord effectué leur stage au Centre technique de la Fécafoot dans une banlieue de Yaoundé. Puis, elles ont été conduites du côté du Centre de l’Excellence de la Caf pour poursuivre leur stage.

« La Caf a décidé en mi-mars de mettre le Centre à la disposition des trois équipes africaines qualifiées [Nigeria, Cameroun et Côte d’Ivoire. Ndlr] pour la Coupe du monde », afin qu’elles y effectuent leur préparation », confiait Cyrille Djina Assantelock, le directeur dudit centre.

Au Cameroun, les Lionnes n’ont eu pour sparring-partners que des centres de formations masculines cadettes de football. Des matchs de qualifications pour les Jeux africains de Brazzaville 2015 face à l’Ethiopie.

« C’est aussi vrai que ce match contre le Libéria permet de nous mettre en jambe. Mais, il faut savoir que ce n’est pas le genre de match qui peut nous permettre de juger notre niveau pour la préparation de la Coupe du Monde », s’était insurgé le sélectionneur national. Les Lionnes s’étaient qualifiées sur tapis vert après le désistement du Liberia pour le 3ème tour éliminatoire qualificatif aux Jeux olympiques de Rio 2016.

« Au regard du non respect du programme du Coach camerounais tel qu’il l’a souhaité » tel que le note Gislhaine Bebom le Manager général de Louves Minproff une équipe féminine de football. Bien d’autres observateurs pensent tout aussi que le Cameroun « a du pain sur la planche ».

Au mondial canadien « les chances des Lionnes sont nulles au regard de la préparation bâclée et très brève qu’elles ont eu pendant que les autres nations se préparaient dans des meilleures conditions. Malgré la volonté et la détermination qu’elles ont, elles ne pouvaient pas rivaliser avec les autres au regard du moral qui n’est pas au beau fixe.

On attend de voir le climat qui va régner pendant la compétition » note Steve Djouguela, journaliste et observateur sportif. Pour ce dernier, la Suisse a par exemple livré un match contre la Suède en amical et s’est imposée par 3-1.

Premier tour

« La concurrence est rude » mais Carl Enow Ngachu et son staff technique croient « dur comme fer » à la qualité de leur effectif, eux qui nourrissent des ambitions. Aux J.O. 2012, le Cameroun avait encaissé 11 buts dont un seul marqué. Cette fois, « il faut rectifier le tir ».

« L’objectif est de marquer plus d’un but et prendre moins » mentionnait encore Carl Enow Ngachu. « Les Lionnes peuvent quand même battre l’Equateur dès le premier match. Et si elles le font, on ne peut pas rêver devant le Japon même si la surprise est toujours possible » recadre Achille Chountsa, journaliste et analyste du football féminin.

« Elles peuvent gagner un match mais je ne sais lequel. Elles peuvent même passer le premier tour. J’y crois vraiment parce qu’elles ont travaillé, bien que leur moral ait été cassé par ces problèmes de primes » mentionne Cécile Ngambi Betala, une ancienne footballeuse.

Le moral y est aussi pour quelque chose pour les finalistes de la Can namibienne 2014 « du fait qu’elles ont déjà montré qu’elles sont des femmes fortes, elles seront y faire face parce qu’elles ont déjà montré qu’elles avaient les pieds sur terre et reconnaissent leur priorité qui est de gagner et de pouvoir continuer à porter très haut le drapeau camerounais » pense Laurence Fotso, responsable en charge du département de Communication et du Marketing à la Fécafoot.

Pour Adolphe Ekeh entraineur de football, « les Lionnes peuvent faire mieux si elles sont prudentes et calculatrices. Mais si elles se lancent en attaque de manière désordonnée, je ne pense pas qu’elles pourront avoir de bons résultats ».

« Dans toutes les tanières, ce sont les Lionnes qui chassent et non les Lions » ironise Laurence Fotso. « Toujours est-il que, même si elles passent le premier, le deuxième tour sera très difficile » relativise Cécile Ngambi Betala. Pour Gislhaine Bebom, le Manager général de Louves Minproff, la victoire des Lionnes sera effective si « elles se comportent comme des Lionnes de l’Armée pour défendre ce drapeau » ajoute-t-elle.

Par ailleurs, le Canada pays hôte qui a choisi en mars 2011 d’abriter ce grand moment de football après le retrait du Zimbabwe est qualifié d’office ; il entre en scène ce samedi. Ce sera face à la sélection chinoise en guise du match d’ouverture dudit mondial de football féminin. Le match est prévu à 16h (heure locale et minuit au Cameroun) au Commonwealth Stadium de Edmonton. Notons que 24 équipes prennent part à cet évènement.

Elles sont réparties en six groupes de quatre équipes. Six stades sont préparés pour accueillir les différents matchs. Aussi, pour la première fois de l’histoire du football africain, l’Afrique a trois représentants à savoir : le Cameroun, la Côte d’Ivoire (1ère entrée) et le Nigeria (7ème participation).