Régression du Cameroun en Afrique : ce qui fait que les choses bloquent

C'est une pilule amère et donc très difficile à avaler. Le football camerounais, longtemps été une référence en Afrique et dans le monde, perd ses repères. Un fait prouvé ici par une statistique inquiète relevée dans cette analyse exclusive de CFOOT que la rédaction de CamerounWeb vous propose en intégralité.

Les compétitions européennes de clubs reprennent avec la Ligue des champions, s'ensuivront la Ligue Europa et la Ligue Europa Conférence. Une grande effervescence entoure ces événements, où les talents de différentes nations africaines et mondiales s'apprêtent à briller. Cependant, un constat surprend : la représentativité des joueurs camerounais semble en nette régression comparée à d'autres nations africaines et aux années précédentes. Un signal d'alarme pour une nation qui, autrefois, dominait le football continental et mondial.

Un passé glorieux : d'Eugène N'Jo Léa à Samuel Eto'o Fils

Le Cameroun a longtemps été considéré comme un vivier de talents, avec des légendes telles que Roger Milla, Patrick Mboma, et surtout Samuel Eto'o Fils, triple vainqueur de la Ligue des champions avec le FC Barcelone et l'Inter Milan. Ces icônes ont marqué l’histoire du football européen, portant haut les couleurs des Lions indomptables et offrant au Cameroun une place de choix dans le panthéon du football mondial. À leur apogée, les joueurs camerounais étaient présents dans les plus grands clubs européens, rivalisant avec les meilleurs sur les plus grandes scènes.

Cependant, à l'aube de la saison 2024-2025, la situation est tout autre. Alors que de nombreux joueurs africains évoluent encore dans ces prestigieuses compétitions, le Cameroun semble être en retrait.

Ligue des champions : l'absence frappante

En Ligue des Champions, compétition phare où chaque joueur rêve de s'illustrer, il n'y aura aucun joueur camerounais engagé cette saison. Un chiffre qui tranche avec la présence massive de joueurs maliens (12), marocains (9), et nigérians, qui continuent de porter fièrement les couleurs de leur pays dans les stades européens les plus prestigieux.

Même les joueurs vedettes du pays en les personnes de Zambo Anguissa, du gardien André Onana pourtant finaliste il y a 2 saisons sont abonnés absents. Pour un pays ayant produit des talents tels que Jean de Makoun, Aurélien Chedjou, Stéphane Mbia, Matip, Alexandre Song, Geremi Njitap, Vincent Aboubakar, Samuel Eto'o Fils qui animaient les conversations dans les soirées de football européen par leur faits d'armes, cette absence soulève des questions sur la transition générationnelle et l'état actuel de la formation au Cameroun.

(…) Quelles explications pour ce déclin ? Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce recul. La gestion du football local est souvent pointée du doigt. Le championnat camerounais, autrefois une référence, a vu son niveau décliner au fil des années, en raison de problèmes structurels et d'un manque d'investissements. Ce déclin se reflète dans l'exportation de talents, où le Cameroun peine à rivaliser avec d'autres pays africains, mieux organisés et disposant de politiques de formation plus efficaces.

De plus, l'absence d'une nouvelle génération de "superstars" comme Samuel Eto'o Fils ou Alexandre Song, capables d'inspirer et de porter le flambeau, se fait cruellement ressentir. Bien que certains joueurs camerounais se distinguent dans des clubs européens de second rang, aucun d'eux n'a encore réussi à s'imposer dans l'élite sur la durée, à l'image de leurs prédécesseurs.