Le conflit entre la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT) et le Ministère des Sports (MINSEP) vient de connaître un nouveau rebondissement. Après avoir annulé la réunion du comité exécutif initialement prévue le 14 avril, qui devait statuer sur l'avenir du sélectionneur national Marc Brys, Samuel Eto'o semble désormais vouloir prendre l'opinion publique à témoin.
"Samuel Eto'o prend à témoin le peuple camerounais et met le MINSEP et Marc Brys dos au mur. Le peuple jugera finalement qui applique les consignes du Chef de l'État, le Président Paul Biya, à savoir la paix et le dialogue ?", a publié Crépin Nyamsi, fervent soutien du président de la FECAFOOT sur les réseaux sociaux.
Cette sortie intervient dans un contexte de tensions croissantes entre l'instance dirigeante du football camerounais et le gouvernement, plus particulièrement le Ministre des Sports, Narcisse Mouelle Kombi.
Selon plusieurs sources concordantes, la décision d'annuler la réunion du comité exécutif traduit un recul stratégique de Samuel Eto'o face aux pressions gouvernementales. Le président de la FECAFOOT, qui semblait déterminé à se séparer du sélectionneur belge Marc Brys, a visiblement été contraint de revoir sa position.
"Les résultats obtenus par Marc Brys lui ont assuré la confiance du gouvernement", confie une source proche du dossier. En effet, les performances récentes des Lions Indomptables sous la direction du technicien belge ont été jugées satisfaisantes par les autorités, qui ne souhaitent pas une nouvelle crise à la tête de l'équipe nationale.
Il y a quelques jours, le ministre des Sports avait publiquement rappelé à l'ordre la FECAFOOT dans un communiqué officiel. Narcisse Mouelle Kombi y invitait Samuel Eto'o à "une gestion moins primesautière et plus responsable de ses rapports avec les encadreurs", tout en l'exhortant à "s'abstenir à l'avenir de toute décision hâtive et impulsive qui soit de nature à impacter négativement l'image du pays".
Cette mise en garde intervenait alors que l'État camerounais venait d'annoncer qu'il prendrait en charge le paiement d'environ 1,2 milliard de FCFA à l'ancien sélectionneur Antonio Conceição, licencié unilatéralement par Samuel Eto'o peu après son élection à la tête de la FECAFOOT.
Face à ce qu'il perçoit comme une ingérence gouvernementale, Samuel Eto'o semble désormais adopter une stratégie populiste en appelant "le peuple camerounais" à juger de la situation. En invoquant "les consignes du Chef de l'État", son entourage tente visiblement de contourner la tutelle directe du MINSEP pour s'adresser directement à la présidence de la République.
Cette nouvelle approche pourrait exacerber les tensions entre les différentes parties, alors même que le football camerounais a besoin de stabilité pour préparer les prochaines échéances internationales.